80 km/h : les députés laissent les présidents de département assouplir la mesure

© Thomas SAMSON / AFP
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Les députés ont donné dans la nuit de jeudi à vendredi leur aval en commission pour laisser aux présidents de conseils départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires, sur proposition du groupe LREM.

La balle est désormais dans le camp des présidents de conseils départementaux. Les députés ont en effet donné, dans la nuit de jeudi à vendredi, leur aval en commission pour laisser aux présidents de conseils départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires, sur proposition du groupe LREM.

Edouard Philippe avait affirmé jeudi matin ne voir "aucun inconvénient" à accorder cette compétence aux patrons des départements, comme le prévoit l'amendement de la majorité voté lors l'examen du projet de loi "Mobilités". En vigueur depuis juillet 2018, l'abaissement de la limitation de vitesse maximale à 80 km/h sur la plupart des routes secondaires est largement impopulaire, notamment en zone rurale ou périurbaine. Lors du grand débat national suivant la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron avait ouvert la porte à des assouplissements.

"Notre volonté, avant tout, c'est d'écouter les territoires"

Alors que le Sénat, lors de l'examen du texte sur les mobilités, a donné compétence aux présidents de département et aux préfets pour relever la vitesse maximale autorisée, les députés "marcheurs" ont fait adopter la suppression de cette compétence pour le préfet, tard dans la nuit et presque sans débat. "Notre volonté, avant tout, c'est d'écouter les territoires, c'est d'écouter nos élus locaux (...) Nous laissons la possibilité aux présidents de départements de déroger à cette mesure des 80 km/h en s'appuyant sur l'avis du conseil départemental de la sécurité routière qui est composé d'élus locaux (...) mais aussi d'associations d'usagers", a expliqué Jean-Marc Zulesi, premier signataire de l'amendement LREM.

"Plusieurs voix se sont exprimées pour donner la capacité aux présidents de conseils départementaux de revenir, pour certains axes, à 90 km/h. Le gouvernement a toujours fait le choix de faire confiance aux acteurs locaux. L'enjeu est de construire une disposition qui ne remet pas en cause nos objectifs de sécurité routière", a commenté la ministre des transports Elisabeth Borne en émettant un avis de "sagesse" sur cet amendement.