Les Français ont renoncé à des soins pour des raisons économiques ou à cause des délais d'obtentions de rendez-vous trop longs 0:40
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, avec AFP
Près des deux tiers des Français ont déjà renoncé au moins une fois à se faire soigner, selon un sondage publié dimanche dans le JDD. En cause : des raisons économiques ou les délais d'obtention trop longs des rendez-vous. Les personnes en situation de handicap sont celles qui renoncent le plus à se faire soigner. 

63 % des Français ont déjà dû renoncer à des soins, soit pour des raisons économiques, soit à cause de la difficulté à obtenir une consultation dans un délai raisonnable, selon un sondage BVA pour France Assos Santé publié dimanche par le JDD. Dans le détail, 44% des personnes interrogées ont invoqué des délais d'attente trop longs pour obtenir un rendez-vous, et 25% un manque de médecins à une distance raisonnable de leur domicile. Mais ils sont aussi 41% à expliquer ce renoncement aux soins par un reste à charge trop important et 30% par l'impossibilité pour eux d'avancer les frais.

Au total, 63% des sondés ont renoncé à des soins ou les ont reportés. Une proportion qui grimpe à 77% pour les personnes en situation de handicap, 74% dans la tranche d'âge des 25-34 ans et 72% chez les personnes dont le revenu mensuel net est inférieur à 1.500 euros par mois. Des chiffres qui "confirment ainsi le lien entre vulnérabilité économique et accès aux soins", soulignent les auteurs de l'enquête. Au cours des deux dernières années, 17% des personnes interrogées disent s'être rendues aux urgences faute de médecin disponible.

Nombreux dépassements d'honoraires

Pour obtenir un rendez-vous médical d'urgence, les sondés ont fait part en moyenne d'un délai de 3 mois et 2 jours pour un ophtalmologiste, 2 mois et 3 jours pour un dermatologue, 1 mois et 23 jours pour un gynécologue, un mois et 14 jours pour un spécialiste ORL.

Les sondés sont par ailleurs 67% à avoir été confrontés au moins de temps en temps à des dépassements d'honoraires pour consulter un spécialiste, et 58% estiment que leur reste à charge a augmenté au cours des dernières années. 

Sondage réalisé en ligne les 5 et 6 novembre auprès d'un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, méthode des quotas.