2 salariés sur 3 téléphonent au volant

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP et Matthieu Bock , modifié à
Un sondage prouve que les idées fausses persistent sur les dangers du mobile en conduisant.

Un sondage inquiétant. L'IFOP révèle jeudi que 63% des salariés téléphonent en conduisant, lors de leurs déplacements professionnels. Soit presque deux Français sur trois, alerte l'institut de sondage en évoquant des "chiffres inquiétants".

L'étude, réalisée pour l'association Promotion et suivi de la sécurité routière en entreprise (PSRE) indique que 41% des salariés interrogés sont amenés à conduire un véhicule dans le cadre de leur travail. Or, seuls 20% des appels sont passés systématiquement à l'arrêt.

Les idées fausses ont la vie dure

Pour PSRE, "les idées fausses persistent". Par exemple, 40% des employeurs et salariés interrogés estiment que téléphoner en conduisant n'est pas plus dangereux que parler avec son passager en conduisant.

En outre, 67% des employeurs et 58% des salariés déclarent que téléphoner à l'aide d'un kit mains libres réduit vraiment le risque de dégradation de la conduite et n'expose pas à des sanctions.

Autre "idée reçue", 41% des chefs d'entreprise interrogés considèrent que téléphoner en conduisant n'engage que le salarié. Or "la responsabilité de l'employeur peut être pourtant recherchée en cas d'accident causé par un salarié occupé à téléphoner en conduisant, surtout lorsque la conversation est établie avec le responsable hiérarchique ou les services de l'entreprise".

Gérard Ploquin, le délégué de l’association PSRE explique ainsi au micro d'Europe 1 qu'"en cas d'accident grave au volant, les opérateurs téléphoniques sont autorisés à demander aux opérateurs téléphoniques s'il y avait une conversation téléphonique au moment de l'accident. Et s'il s'avère que cette conversation avait lieu notamment avec l'entreprise et qu'en plus, dans cette entreprise, rien n'est prévu pour réglementer les conversations téléphoniques professionnelles, la co-responsabilité personnelle du chef d'entreprise avec celle du salarié peut être recherchée".

Le kit mains libres reste dangereux

L'association profite donc de ce sondage pour rappeler quelques fondamentaux : téléphoner "modifie la vision de la route", "altère la trajectoire et l'allure du véhicule" et "augmente le temps de réaction".

"Si le kit mains libres est toléré (par défaut) au niveau du Code de la Route (...) son usage ou celui de l'oreillette est dangereux car l'esprit, lui, n'est pas libre", indique PSRE.
 Et de rappeler qu'un conducteur qui n'est pas en mesure d'effectuer "commodément et sans délai les manoeuvres qui lui incombent" risque une amende de 35 euros sans retrait de points.

Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 400 dirigeants d'entreprises et de 1.000 salariés par questionnaire auto-administré en ligne, du 13 au 24 janvier 2012.