Russie : de nouveaux tests ADN confirment l'authenticité des restes du dernier tsar Nicolas II

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Nicolas II, son épouse, leurs quatre filles et leur fils ont été fusillés par les bolchéviques dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg. © STRINGER / HISTORIAL DE PÉRONNE / AFP
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avec AFP
Des tests ADN ont démontré que les restes de Nicolas II, assassiné en 1918, étaient bien authentiques, de quoi peut-être satisfaire l'Eglise orthodoxe. 

De nouveaux tests ADN effectués sur les restes du dernier tsar de Russie, Nicolas II, et des membres de sa famille, assassinés il y a cent ans par les bolchéviques, ont confirmé leur authenticité, ont annoncé lundi les enquêteurs russes. Les résultats de ces nouveaux tests pourraient pousser la puissante Eglise orthodoxe à reconnaître ces restes comme étant authentiques et à autoriser leur inhumation religieuse.

Alexandre III et Nicolas II, "père et fils". Plusieurs analyses avaient déjà été réalisées par le passé par les autorités russes, mais leurs résultats n'ont jamais été reconnus par le clergé orthodoxe, dominé par les conservateurs. Ces nouveaux tests génétiques, qui avaient été exigés par l'Eglise, "ont confirmé que les restes étaient ceux de l'ancien empereur Nicolas II, de sa famille et de membres de son entourage", a annoncé le Comité d'enquête, chargé des principales affaires criminelles en Russie. Ils ont rendu nécessaire pour la première fois l'exhumation des restes du précédent tsar, Alexandre III, et prouvé que Nicolas II et lui étaient "père et fils", selon les enquêteurs.

Une "atmosphère de transparence". Le porte-parole de l'Eglise, Vladimir Legoïda, a souligné dans un communiqué que le clergé examinerait "avec attention" ces résultats et a salué l'"atmosphère de transparence" dans laquelle l'enquête a été menée par les autorités russes. Celle-ci avait été rouverte en 2015 et est toujours en cours.

L'inhumation de 2008 boudée par l'Eglise. Nicolas II, son épouse Alexandra Fedorovna, leurs quatre filles et leur fils ont été fusillés par les bolchéviques dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg, dans l'Oural. Ils ont été canonisés par l'Eglise orthodoxe en 2000. Découverts en 1979, les ossements de Nicolas II, de sa femme et de trois de leurs enfants ont été inhumés à la forteresse Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg en 1998 à l'issue d'une cérémonie qui avait été snobée par le patriarche de l'époque. Retrouvés en 2007 seulement, les restes présumés des deux autres enfants du tsar, Alexeï et Maria, n'ont toujours pas été inhumés, faute d'accord entre les autorités et l'Eglise.

 

100.000 personnes au centenaire de l'assassinat du dernier tsar. Une procession nocturne a réuni mardi à Ekatérinbourg près de 100.000 personnes pour commémorer le centenaire de l'assassinat par les bolchéviques du dernier tsar et des siens. A la tête de la puissante Église orthodoxe, le patriarche Kirill a guidé la procession qui a quitté vers 2 heures du matin le lieu où la famille impériale a été massacrée, pour rejoindre à pied le monastère de Ganima Iama, situé à 21 kilomètres. Près de 20.000 personnes se sont ensuite jointes aux commémorations dans ce monastère, érigé sur le site où ont été enterrés le dernier tsar russe et sa famille après leur exécution. 

La Russie doit tirer des leçons "de cette expérience difficile et amère", a déclaré le patriarche Kirill, s'adressant aux pèlerins.
"Nous devons vraiment résister à toute idée ou dirigeant qui nous propose, via la destruction de notre vie, de nos traditions et de notre foi, d'adopter un soi disant nouvel avenir inconnu et heureux", a-t-il souligné.