Rosetta va essayer (encore une fois) de réveiller Philae

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Le robot Philae entouré des premiers clichés qu'il a pris après son atterrissage. © ESA/Rosetta/Philae/CIVA / AFP
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avec AFP , modifié à
SCIENCE - Pour la troisième fois, la sonde Rosetta, en orbite autour de la comète Tchouri, va communiquer avec Philae. Mais le robot pourrait bien rester silencieux.

Le vaillant petit robot Philae va-t-il répondre ce coup-ci ? À partir du 8 mai, la sonde Rosetta va tenter de le réanimer en essayant de rentrer en contact avec lui. Situé sur la comète Tchouri actuellement à 250 millions de kilomètres de la Terre, Philae qui n'a pas atterri à l'endroit prévu en novembre dernier, n'avait plus donné signe de vie après trois jours seulement. En cause ? L'ensoleillement, insuffisant pour alimenter ses panneaux solaires. Mais désormais, la comète est suffisamment proche de notre étoile pour espérer une sortie d'hibernation du petit robot. Cette nouvelle campagne d'écoutes devrait s'achever le 17 mai.

Pas sûr à "100%" qu'il se réveille. Le robot est endormi depuis maintenant novembre dernier. Situé sur un territoire escarpé, il n'a pas répondu aux appels lancés par la sonde Rosetta lors des deux précédentes campagnes d'écoute, mi-mars et mi-avril. Et là encore, "nous ne pouvons pas prédire à 100% qu'il va se réveiller", prévient Francis Rocard, astrophysicien et responsable au Cnes de l'exploration du système solaire.

L'environnement proche de Philae n'est pas connu. Les ingénieurs de l'Agence spatiale européenne (ESA) ne savent toujours pas précisément où se trouve le robot malgré des progrès dans sa localisation. "Nous pensons l'avoir localisé à une cinquantaine de mètres près", affirme toutefois Francis Rocard. "Comme on ne connaît pas précisément son environnement en termes de falaises et d'effets d'ombre sur les panneaux solaires, on a du mal à modéliser l'énergie qu'il reçoit", explique-t-il. De là, la difficulté de fixer la date d'un possible réveil.

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© HO / ESA / AFP

Philae doit se réchauffer. Petit hic, Philae est équipé d'un interrupteur thermique qui ne permet le fonctionnement du robot qu'à partir de 45 degrés de température. Mais point positif, il bénéficie actuellement de deux fois plus d'ensoleillement qu'en novembre et la comète, elle, se rapproche à grands pas du Soleil. "De plus, c'est le début du printemps sur la comète. Les jours s'allongent", souligne Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au Cnes. "On espère arriver à deux heures, deux heures trente d'ensoleillement par jour" pour Philae, ajoute-t-il.

Des batteries utilisées à flux tendu. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les scientifiques ont modifié ses modalités de réveil. Normalement, Philae devait se ranimer une fois ses batteries pleines. Finalement, il utilisera directement l'énergie emmagasinée, même s'il y en a très peu. Pour pouvoir entrer en contact avec la sonde et recevoir ses télécommandes, Philae a besoin de 12 watts au minimum. Et pour pouvoir répondre et envoyer des données, il lui faut 19 watts. Ainsi, "on espère arriver à deux heures, deux heures trente d'ensoleillement par jour" pour Philae, espère Philippe Gaudon.

Que se passera-t-il s'il se réveille ? En cas de réussite, les scientifiques vont pouvoir accéder au bulletin de santé de Philae : température des différents compartiments, tension… etc. 

Puis, ils le mettront au travail, la priorité étant de faire fonctionner ce qui n'a pas marché en novembre. La foreuse, qui a tourné dans le vide en novembre, sera remise en marche afin de récolter des informations sur la composition du sol de Tchouri. Pour cela, Il faudra peut-être faire tourner Philae sur lui-même de quelques dizaines de degrés afin que la foreuse atteigne le sol.