Planètes découvertes par la Nasa : pourquoi est-ce si important ?

© AFP PHOTO / EUROPEAN SOUTHERN OBSERVATORY / M. KORNMESSER
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Alain Cirou, édité par A.H.
La Nasa a levé le voile mercredi soir une découverte majeure : sept planètes de la taille de la Terre, dont trois pourraient abriter de l'eau liquide.
L'ENQUÊTE DU 8H

Sept nouvelles planètes semblables à la Terre, c'est l'incroyable découverte annoncée mercredi par la NASA. Or, c'est une équipe de chercheurs français, belges et suisses, issue de trois laboratoires français (le laboratoire d'astrophysique de Bordeaux, le CEA à Paris et le laboratoire de météorologie dynamique à Paris) qui est à l'origine de cette avancée. 

Comment a-t-on découvert ces planètes ? Il s'agit de sept planètes, toutes rocheuses, sans doute de masse et de taille proches de la Terre, à quelques points de pourcentage près. Des télescopes au sol ont d’abord découvert ces planètes qui tournent autour d'une toute petite étoile. Puis, grâce à un téléscope de la Nasa, on a découvert qu’en observant pendant 20 jours de suite, on voyait des éclipses, signe que les planètes passaient devant l'étoile. On a ensuite réussi à fabriquer un calcul d’orbite qui a permis de déterminer qu’il y a non pas trois, mais sept planètes, dont on connait les masses terrestres. 

Y a-t-il de la vie sur ces planètes ? Trois de ces planètes sont situées dans la zone d’habitabilité. Pour les astronomes, la zone d’habitabilité, c’est la bonne distance par rapport au soleil. Là où il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Dans le système solaire, sur Vénus par exemple, on brûle. Il y fait 500 degrés. Sur Mars, en revanche, on a froid : il y fait environ -100 degrés. Là, les chercheurs ont découvert que ce soleil est tout petit, mais que les planètes en sont très proches. En effet, pour celles qui sont dans la zone habitable, l’année dure seulement deux jours. Le fait que ces planètes se trouvent dans la zone habitable signifie qu’il y a potentiellement de l’eau liquide, solide ou gazeuse, mais aussi qu'il pourrait y avoir une atmosphère, et que la vie pourrait y être possible. Désormais, les chercheurs vont devoir découvrir ce qu’il y a à la surface de ces planètes. Pour l’instant, on n'aperçoit que des ombres chinoises. En 2018, le télescope spatial americano-européen James Webb Telescope, qui a coûté 10 milliards de dollars, devrait pouvoir observer la lumière réfléchie de l’atmosphère de l’étoile. Si l'on voit de l’ozone dans l’atmosphère, cela veut dire que quelque chose à la surface respire.

Pourra-t-on y aller ? Mais à ceux qui rêvent déjà de se délocaliser sur l'une de ces nouvelles planètes, ne vous faites pas trop d'illusions. Ces exoplanètes sont situées à 40 années-lumières de chez nous. En ordre de grandeur, l'astronaute français Thomas Pesquet est actuellement à 400 km au-dessus de nos têtes. Ces exoplanètes, elles, sont situées à un milliard six-cent milles millions de km. Avec une fusée, il vous faudrait donc quelques millions d’années pour les rejoindre...