Grâce à une puce, des singes retrouvent le contrôle d'un membre paralysé

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Mélanie Gomez, édité par C.L.
Des chercheurs français et européens ont réussi à rétablir la communication entre le cerveau et la jambe paralysée de macaques souffrant d'une section de la moelle épinière.

Faire remarcher des paralysés, c'est le Graal recherché par de nombreux chercheurs à travers le monde. Une équipe européenne comprenant des médecins français vient peut être de franchir un cap décisif. Leur travaux viennent d'être publiés dans la prestigieuse revue Nature et même si pour le moment leurs résultats concernent des primates, ils semblent d'ores et déjà très prometteurs.

Un pont entre le cerveau et la jambe. Ils viennent en effet de prouver l'efficacité d'une neuro-prothèse. Concrètement, ces chercheurs ont réussi, chez des macaques qui avait une section partielle de la moelle épinière, à rétablir la communication entre le cerveau et leur jambe paralysée. En fait ils ont crée une sorte de pont, sans réparer la moelle épinière.

Des implants sans fil. Grâce à un implant situé dans le cerveau du macaque, ils sont parvenus à enregistrer et à décoder l'intention de marche de l'animal. Ce souhait de marche est ensuite transmis en temps réel et sans fil, à un autre implant situé dans la partie basse de la moelle épinière, la partie capable de stimuler les muscles de la jambe paralysée.

"Lève-toi et marche". Le docteur Erwan Bézard, directeur de l'Institut des maladies neurodégénératives à Bordeaux, raconte le moment où le premier macaque traité a remarché : "Il essaye de marcher et évidemment il a du mal donc il traîne la patte qui est sous contrôle de la moelle épinière lésée. Lorsque l'on met la stimulation en marche, il se remet à marcher. C'est un peu 'Lève-toi et marche' et à ce moment nous avons éprouvé une joie extrêmement intense". 

Étude sur l'Homme. "C'est applicable à l'Homme, d'ailleurs l'étude clinique démarre avec exactement ce type de système", s'enthousiasme le docteur Bézard. Dans un premier une dizaine de patients avec des lésions partielles de la moelle épinière vont tester ce dispositif. Ces chercheurs sont optimistes, mais précisent qu'il faudra au moins une dizaine d'années avant qu'il soit vraiment sur le marché pour les patients paralysés.