Des ossements d'Asiatiques découverts dans un cimetière romain à Londres

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Sur les 22 ensembles de restes humains, quatre sont originaires d'Afrique et deux d'Asie. Image d'illustration. © INAH / AFP
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NM , modifié à
Si elle est confirmée, cette découverte de personnes d'origine chinoise dans une cimetière romain serait une première inédite.

Si aujourd'hui Londres est connu pour son multiculturalisme, c'était beaucoup moins le cas au temps où la capitale britannique s'appelait Londonium et était gouvernée par des Romains. Et pourtant, des archéologues viennent de découvrir lors de fouilles dans un cimetière antique des ossements qui proviendraient d'Asiatiques, selon une étude publiée dans le Journal of Archeological Science et rapportée mercredi Sciences et Avenir.

Deux squelettes atypiques sur un total de 22. C'est en fouillant les restes d'un cimetière dans le quartier Southwark que les archéologues ont fait cette stupéfiante découverte. Dans la nécropole qui a été utilisée du 2e au 4e siècle de l'ère chrétienne, 22 squelettes ont été exhumés. Dans le lot, deux d'entre eux cependant se distinguent. Ils "se sont révélés proches des populations chinoises et japonaises du 19e siècle", a expliqué Rebecca C. Redfern, responsable des fouilles et archéologue rattachée au Musée de Londres.

À confirmer via des analyses génétiques. Analyses de l'isotope présent dans les ossements et mesures crâniennes ont permis d'arriver à cette hypothèse. Les isotopes, présents dans l'émail dentaire, permettent en effet de retracer la mobilité géographique du sujet. Ainsi, sur les 22 dépouilles, six n'ont pas grandi en Europe. Quatre d'entre eux proviennent d'Afrique du Nord. Cette zone faisant partie à cette époque de l'Empire romain et ses habitants ayant même eu accès progressivement à la citoyenneté romaine, la présence de ces ossements n'a rien de surprenant. Mais pour deux autres ensembles de restes humains, l'origine serait chinoise. "Il pourrait s'agir de descendants de populations qui, pour une raison ou une autre, se sont retrouvées à l’intérieur du lime romain, la frontière impériale", avance l'archéologue qui se veut prudente et attend désormais des analyses génétiques afin de confirmer ses résultats.

Une légion romaine perdue en Chine. L'Empire romain connaissait la Chine mais rentrait en contact avec elle surtout de manière indirecte, notamment via le commerce et des peuples intermédiaires, les Perses par exemple. Les contacts directs, eux, semblent avoir été rares. Un d'entre eux serait, au 1er siècle avant l'ère chrétienne, l'installation d'une légion romaine dans le désert de Gobi, à 7.000 km de Rome, suite aux hasards de la guerre. Mais ce fait reste une hypothèse, les historiens chinois étant divisés sur la question.