Vers une dose hebdomadaire de traitements contre le VIH

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Avec cette avancée, les chercheurs pensent pouvoir éviter 200.000 à 800.000 infections sur 20 ans. © SAMUEL KUBANI / AFP
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avec AFP
Une équipe de chercheurs d'un hôpital de Boston a testé sur des porcs un traitement antirétroviral à libération prolongée, susceptible d'alléger la médicamentation actuelle, souvent contraignante, contre le virus de l'immunodéficience humaine.

Des chercheurs ont annoncé mardi avoir mis au point une capsule à ingérer une seule fois par semaine pour recevoir la dose de traitements contre le VIH, à prendre aujourd'hui quotidiennement. Testée sur les porcs jusqu'ici, le petit dispositif est conçu pour faciliter la vie des patients atteints du virus ou d'autres maladies chroniques, qui doivent suivre un traitement très contraignant.

Un traitement antirétroviral lourd à suivre. L'assiduité est un défi quand on doit prendre des médicaments chaque jour, voire deux fois par jour, pendant toute une vie. "Les études ont montré que dans les essais cliniques sur le VIH, seuls quelque 30% des patients respectent leurs prescriptions", a souligné l'hôpital Brigham de Boston aux États-Unis dans un communiqué. Or un patient non rigoureux dans le suivi d'un traitement antirétroviral, coûteux et accompagné d'effets secondaires importants, risque de laisser le VIH se reconstituer, de développer une résistance aux médicaments, ou de transmettre sexuellement le virus.

Une étoile dans l'estomac. La nouvelle pilule a la forme d'une capsule qui, une fois son enveloppe dissoute dans l'estomac, laisse se déplier une étoile de quelque 4 cm de large. Celle-ci, avec ses six branches, peut contenir plusieurs médicaments différents. Et elle est conçue pour rester dans l'estomac, trop grosse pour passer dans l'intestin, sans perturber la digestion. Sur des porcs, qui ont un appareil digestif semblable au nôtre, "ces systèmes de dosage à administration lente sont aussi voire plus efficaces que les doses quotidiennes actuelles pour le traitement du VIH", a affirmé l'un des auteurs de l'étude, Giovanni Traverso, de la faculté de médecine de Harvard. L'étoile, une fois son travail accompli, est brisée en morceaux et excrétée.

Des tests supplémentaires. Les chercheurs pensent pouvoir éviter avec elle 200.000 à 800.000 infections sur 20 ans. Mais avant qu'elle soit lancée, des tests sur des primates et éventuellement des hommes seront nécessaires. L'étude est publiée dans le journal scientifique Nature Communications accessible en ligne. Selon l'ONUSIDA, 1,8 million de personnes ont été infectées par le HIV dans le monde en 2016, et 36,7 millions vivent avec la maladie, dont plus de 20 millions traitées avec des antirétroviraux. La recherche n'a pas permis après 35 ans de trouver un moyen de guérir ou de vacciner contre cette maladie qui a touché plus de 70 millions de personnes depuis le début des années 1980, et tué la moitié d'entre elles.