Une technique révolutionnaire pour mieux traiter les tumeurs du cerveau

© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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Des chercheurs viennent de mettre au point une technique révolutionnaire dont les résultats sont très prometteurs. 
INTERVIEW

C'est un nouvel espoir pour soigner les tumeurs du cerveau. Des chercheurs de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et de l'Institut du cerveau viennent de mettre au point une technique révolutionnaire dont les résultats sont très prometteurs. Les cancers du cerveau sont très difficile à traiter car les vaisseaux sanguins qui entourent cet organe forment une barrière pour le protéger des infections et des agressions extérieures. Mais cette barrière bloque aussi les médicaments. Mais les médecins auraient trouvé une solution pour mieux faire pénétrer la chimiothérapie : les ultrasons. 

Ultrasons. Ils permettraient ainsi de démultiplier les effets de la chimiothérapie. Pour cela, un implant est fixé sur le crâne du malade lors d'une opération. Une capsule d'à peine plus d'un centimètre, qui émettra des ultrasons directement vers le cerveau. A peine deux minutes plus tard, c'est comme si les portes du cerveau s'ouvraient enfin aux médicaments : "En envoyant deux minutes d'ultrasons, on peut perméabiliser ainsi cette barrière pendant les six heures qui suivent, permettant une délivrance de la chimiothérapie cinq fois meilleure dans le cerveau", explique le neurochirurgie Alexandre Carpentier. Et le médecin d'ajouter : "On peut le faire plusieurs fois, ce n'est pas toxique, et comme cette barrière se referme au bout de six heures il n'y a pas de danger à le faire". Une avancée qui pourrait bénéficier aux malades du cancer du cerveau, mais aussi à d'autres pathologies intracrâniennes.

Alzheimer. La maladie d'Alzheimer fait notamment partie de ces maladies pour lesquels les médicaments ont du mal à pénétrer dans le cerveau. Des travaux sur l'animal montrent ainsi que l'utilisation de ces ultrasons pourrait avoir un intérêt pour réduire les "plaques" ou dépôts cérébraux observés dans la maladie d'Alzheimer, "sans même avoir besoin de recourir à un médicament", dit le chirurgien.  "Nous allons démarrer rapidement un essai pilote sur Alzheimer avec dix malades dans trois à cinq mois", indique-t-il.