Une prise en charge rapide pourrait diviser par deux le risque d'AVC

Les AVC d'origine ischémique sont liés à l'obstruction d'une artère cérébrale par un caillot sanguin.
Les AVC d'origine ischémique sont liés à l'obstruction d'une artère cérébrale par un caillot sanguin. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
  • Copié
, modifié à
Un quart des AVC d'origine ischémique ayant lieu chaque année en France est précédé de signes avant-coureurs, nommés "accidents ischémiques transitoires".

Ils sont la "fumée précédant l’éruption prochaine d’un volcan : l’accident vasculaire cérébral (AVC)", explique dans Le Monde le professeur Pierre Amarenco, chef du service de neurologie et du Centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale, à l’hôpital Bichat, à Paris. Ces signes annonciateurs, appelés "accidents ischémiques transitoires" (AIT), restent pourtant encore trop méconnus.

120.000 AVC d'origine ischémique par an. Une étude internationale, coordonnée par Pierre Amarenco et publiée jeudi dans la revue New England Journal of Medicine, révèle qu’une prise en charge rapide, dans les 24 heures après l’apparition de ces signes, divise par deux le risque d’AVC d'origine ischémique, qui concernent environ 120.000 accidents cérébraux chaque année en France. Les AVC d'origine ischémique sont liés à l'obstruction d'une artère cérébrale par un caillot sanguin et 25% d'entre eux sont précédés de signes avant-coureurs. Les autres, beaucoup moins fréquents, sont d’origine hémorragique, et interviennent après rupture d’un vaisseau sanguin intracérébral.

Signaux d'alerte. Les AIT peuvent souvent représenter un piège pour le patient, car ils se manifestent de façon brève et, surtout, réversible. Il peut s’agir d’une faiblesse, d’une paralysie d’un membre ou du visage, ou encore d’une perte de sensibilité, de la vue, d’un trouble de la parole ou de l’équilibre. Souvent, le patient récupère au bout de quelques minutes, voire quelques secondes.

Cliniques spécialisées. Avant 2003, l’AIT était suivi d’un AVC au cours des trois mois suivant dans 12 à 20% des cas. Depuis, des cliniques spécialisées dans la prise en charge de ces AIT ont été mises en place, pour tenter de réaliser en moins de trois heures l’ensemble des examens nécessaires. A l’issue de ce bilan, 70 à 75% patients rentrent chez eux avec une ordonnance de traitement préventif, 25 à 30% nécessitent un traitement immédiat, et sont hospitalisés sur place, rapporte encore Le Monde. Seules deux cliniques de ce type existent en France : une à Paris, l’autre à Toulouse.