Une nouvelle technique de greffe de poumons promet de réduire les délais d'attente

Image d'illustration.
Image d'illustration. © JEFF PACHOUD / AFP
  • Copié
Mélanie Gomez avec GM , modifié à
Des poumons jugés comme non transplantables peuvent devenir des "organes parfaits". La liste d'attente de greffe se réduit.

C'est une nouvelle technique pour les greffes de poumons qui pourrait sauver des vies. Alors que le nombre de greffons disponibles actuellement n'est pas suffisant pour satisfaire les besoins, des chirurgiens de l'hôpital Foch à Suresnes viennent de valider une nouvelle méthode permettant de réaliser davantage de greffes. Une étude menée sur quatre ans et dont les résultats ont été présentés jeudi lors d'une conférence de l'association "Vaincre la mucoviscidose" pourrait changer la donne. Les chercheurs ont mis au point une technique de "reconditionnement" des poumons qui jusque-là n'étaient pas considérés comme "parfaits" pour une transplantation, car issus de donneurs trop vieux ou fumeurs, par exemple. 

Contrôle de l'organe. Le fonctionnement est simple. Un poumon qui n'a pas les critères optimaux pour une transplantation est prélevé sur un donneur décédé. Ensuite, l'organe est placé sous une "cloche stérile" où il est maintenu à 37 degrés. A partir de là, l'organe va être contrôlé. Première étape de ce contrôle : le nettoyage du poumon et surtout des bronches. L'organe est par la suite perfusé avec un liquide spécial, puis relié à une machine de ventilation. Grâce à cette machine, les médecins testent ses fonctions et le font respirer artificiellement, se gonfler et se dégonfler, toujours sous cette cloche.

2 à 4 heures de procédure. La procédure dure entre deux et quatre heures et, si toutes les fonctions sont restaurées, le feu vert pour la greffe est alors donné. "Cette procédure qui associe les soins spécifiques donnés par les hommes et les soins spécifiques donnés par la machine nous permet de rebooster l'organe", explique le Dr Edouard Sage, chirurgien à l'hôpital Foch, qui a déjà réalisé 45 greffes de ce type avec succès. "Pour faire simple, on a un organe qui n'était pas transplantable au moment du prélèvement que l'on le rend transplantable. D'un poumon qui n’était pas bon, on a un poumon parfait", poursuit-il.

Pour le moment, en France, seules deux équipes travaillent de façon expérimentale sur cette technique. Des discussions avec les autorités sanitaires sont en cours pour qu'elle puisse être proposée partout et surtout totalement prise en charge. En effet, grâce à la mise en place de cette procédure, le délai d'attente pour une greffe pulmonaire à l'hôpital Foch est désormais de seulement un mois contre trois en moyenne sur le plan national.