Trop d'actes chirurgicaux inutiles sont pratiqués, selon une étude de la Fédération hospitalière de France

Les opérations sont souvent prescrites à tord
Les opérations sont souvent prescrites à tord © GEORGES GOBET / AFP
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M.R. , modifié à
Les praticiens opèrent trop souvent et trop vite, selon une étude de la Fédération hospitalière de France, qui révèle également de larges disparités géographiques dans l'accès aux soins.

Trop de prises de sang, de scanner, d'opérations : les actes chirurgicaux sont trop nombreux en France, selon une étude de la Fédération hospitalière de France (FHF) dévoilée dans le Journal du Dimanche. Et la situation ne fait que s'aggraver ces quinze dernières années. 

Trop d'opérations. Le constat de cette enquête est sans appel : beaucoup de médecins opèrent trop et trop vite. Un constat renforcé par le résultat d'un sondage, également commandé par la FHF selon lequel un majorité de médecin reconnaît avoir prescrit des actes injustifiés. "Un urologue vous raconte qu'on enlève trop de prostates. Des spécialistes du dos vous racontent qu'on pose des prothèses de disques parfois de manière abusive", explique au micro d'Europe 1 Anne-Laure Barret, qui a mené l'enquête pour le JDD.

Vingt fois plus de césariennes. Pontage coronarien, chirurgie de la colonne vertébrale, césariennes, pose d'un stent, chirurgie du cristallin. Ces cinq opérations parmi les plus fréquents ont été passées au crible département par département. Cette étude révèle également de larges disparités entre les territoires.

Par exemple, les chirurgies dorsales sont bien plus fréquentes dans l'Est, le Sud-Ouest et le Sud-Est qu'en région parisienne et dans le Rhône. Tandis que vingt fois plus de césariennes sont pratiquées dans certains départements.

On opère plus dans le privé. Par ailleurs il existe encore des différences entre les établissements publics et privés. "Pour un patient de clinique, la probabilité de subir un pontage est cinquante fois plus élevée dans certains départements que dans d'autres", explique Anne-Laure Barret. "La manière dont les hôpitaux sont rémunérés fait qu'à l'hôpital public aussi, pour gagner de l'argent pour son service, pour ne pas se voir piquer une infirmière, une aide-soignante, le chef de service dit à ses équipes qu'il faut opérer."