Comment sortir de l'emprise dévastatrice d'un pervers narcissique ?

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Laetitia Drevet , modifié à
Les pervers narcissiques choisissent une victime, s'emploient à la détruire, et s'arrangent pour que, sous emprise, elle ne puisse que difficilement s'échapper. Experte du sujet, la psychanalyste Hélène Vacchilia dépeint ces personnalités redoutables au micro de "Sans rendez-nous".

Une fois sa proie ferrée, le pervers narcissique s’emploie à l’isoler, puis à la détruire moralement "pour pouvoir en jouir plus longtemps". Psychanalyste, Hélène Vecchiali a fait de ces personnalités destructrices le thème de son dernier livre, Mettre les pervers échec et mat. Au micro de Mélanie Gomez, elle détaille les origines et les conséquences, côté victimes, de cette "maladie quasi impossible à guérir".

Isolement et manque de confiance en soi : les signes qui doivent alerter 

En dehors de sa "victime de prédilection", le pervers narcissique se conduit plutôt bien société. C’est quand il ferre sa proie que les choses se compliquent. "Il a une stratégie bien rodée. Il y a d’abord une phase de séduction, où il ne recule devant rien pour impressionner sa victime", selon la psychanalyste. Le pervers hypnotise, fascine. Une fois sa proie sous emprise, il l’isole, pour ne l’avoir rien que pour lui. Et éviter des conseils de proches qui conseilleraient à la victime de s’enfuir.

Difficile à partir de ce moment de se défaire d’un tel prédateur. "C’est très compliqué d’en sortir. Les victimes sont isolées, en état de défaillance identitaire, elles manquent de confiance en elles. Ce sont aussi des personnes loyales qui, en se rendant compte que le pervers est malade, vont vouloir les aider", souligne Hélène Vecchiali. Elle évoque le cas d’une patiente qui, empêtrée depuis plusieurs années dans une relation destructrice, a eu besoin que son fils de trois ans lui dise qu’elle avait toujours l’air triste pour qu’elle se décide à quitter le compagnon pervers qui partageait sa vie.

"Le corps peut aussi être un point d’alerte. Les victimes contractent souvent des maladies : anorexie, boulimie, eczéma, douleurs intestinales, manque de sommeil, autant de conséquences du stress énorme et des douleurs morales", énumère la psychanalyste. Le déclic vient donc souvent du médecin traitant.

Ce moment où il ne faut pas retomber entre ses griffes

Une fois débarrassée de l’influence néfaste, la reconstruction des victimes est loin d’être finie. Harcèlement, chantage au suicide, le pervers met tout en oeuvre pour récupérer sa victime. Un moment crucial, où celle-ci doit tout faire pour ne pas retomber entre ses griffes. "Elle doit bien se mettre en tête qu’elle n’a pas été choisie comme proie parce qu’elle serait faible, fragile ou masochiste. Au contraire…

Plus sa personnalité est enthousiaste, solaire, plus sa destruction est un challenge pour le pervers", précise Hélène Vecchiali. Une violence silencieuse, qui ne laisse pas de trace à l’extérieur. "C’est le crime parfait. Un meurtre psychologique."