Sida : un médecin accusé d'avoir contaminé un village entier au Cambodge

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Le procès d'un médecin de campagne cambodgien accusé d'avoir contaminé un village entier avec le virus du sida, s'est ouvert mardi au Cambodge.

Le procès d'un médecin de campagne cambodgien accusé d'avoir contaminé un village entier avec le virus du sida, s'est ouvert mardi au Cambodge.

Médecins sans diplômes. Ce scandale sanitaire révélé en décembre 2014 avait mis en lumière l'indigence du système de santé cambodgien, s'appuyant largement sur des médecins sans diplômes sans les zones rurales. Yem Chroeum, âgé de 55 ans, est accusé d'avoir contaminé plus de 100 personnes d'un même village isolé, dont des vieillards et des enfants, en réutilisant des seringues usagées. L'homme, dont le procès s'est ouvert à Battambang, grande ville de l'ouest du Cambodge, "clame son innocence", assurant qu'il ne se rendait pas compte du risque de sa pratique de réutilisation de la même seringue, selon son avocat, Em Sovann.

Transmission par aiguilles infectées. Accusé de "meurtre", "inoculation intentionnelle du virus du sida" et "exercice illégal de la médecine", il risque la prison à vie, selon sa défense. Plusieurs villageois avaient fait le déplacement. Parmi eux, Loeum Lorn, 52 ans, a dit sa colère contre celui dont il se dit la "victime", étant devenu séropositif, ainsi que quatre autres membres de sa famille. Tout a commencé quand un villageois de 74 ans a été testé positif fin novembre 2014, puis sa petite-fille et son beau-fils. La piste d'aiguilles infectées avait été rapidement évoquée et le ministère de la Santé avait promis de mettre fin au phénomène des médecins sans licence.

Ce phénomène des médecins de campagne sans diplôme s'est développé au Cambodge après la chute des Khmers rouges (1975-1979), qui ont décimé les rangs des médecins, nombreux parmi les deux millions de morts causés par le régime, en vertu d'une utopie égalitariste et agrarienne ayant renvoyé les citadins aux champs, notamment les intellectuels.