"L’homme est impliqué environ une fois sur deux" dans les problèmes d'infertilité d'un couple. 5:54
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Ugo Pascolo , modifié à
Invité de "Sans Rendez-vous" ce lundi, le professeur Stéphane Droupy, chef du service urologie et andrologie du CHU de Nîmes, dresse un constat alarmant sur la progression de l'infertilité masculine. Sur les 30 ans dernières années, la quantité de spermatozoïdes et leur qualité a été divisée par deux.
INTERVIEW

Moins de spermatozoïdes et une qualité amoindrie. À l’ère des perturbateurs endocriniens, c’est un constat alarmant que dresse ce lundi dans Sans Rendez-vous le professeur Stéphane Droupy, chef du service urologie et andrologie du CHU de Nîmes, et co-auteur de Demain, tous infertiles. "Depuis 30 ans, on constate aujourd’hui une baisse de la quantité des spermatozoïdes et de leur qualité de 50%, c’est considérable."

Un phénomène qui entraîne mécaniquement une augmentation des difficultés à concevoir un enfant, dans lesquelles "l’homme est impliqué environ une fois sur deux".

De nombreuses conséquences

Pour Stéphane Droupy, les effets indésirables des perturbateurs endocriniens peuvent intervenir avant même la naissance : testicules descendues dans les bourses, verge "pas complètement finie", "urètre qui ne va pas jusqu'au bout", micro-pénis...

Shampooings, crèmes, protection solaire, contenants alimentaires en plastique, alimentation : l'urologue déplore la présence de perturbateurs endocriniens partout. "Le 20e siècle a vu une explosion des produits chimiques pour améliorer notre quotidien, voire sauver des vies", rappelle Stéphane Droupy. Mais aujourd'hui, "on subit, un peu comme pour le climat, les effets indésirables de ces substances qui nous ont apporté beaucoup".

Si chaque perturbateur a un effet minime, selon Stéphane Droupy, c'est l'accumulation de plusieurs produits, "l'effet cocktail", qui va sur le long terme entraîner des conséquences sur la fertilité. Pas besoin donc de céder à la panique si votre gel douche contient un perturbateur.

"Manger bio, c'est meilleur pour le sperme"

Selon l'urologue, avant d'entamer un parcours plus médicalisé, plusieurs changements dans le quotidien permettent de favoriser la fertilité, à commencer par l'alimentation. "Les produits bio contiennent quatre fois moins de résidus significatifs que des aliments classiques", explique-t-il. "Manger bio, c'est meilleur pour le sperme". Reste qu'il faut en plus privilégier certains aliments. "Pour faire simple, c'est le régime méditerranéen, avec des légumes, du poisson riche en oméga 3, de l'huile d'olive, mais aussi le chocolat noir, les fruits rouges, les noix, les viandes maigres (volailles)." Un régime qui doit s'inscrire sur du long terme, car la qualité du sperme peut mettre des mois à revenir. "Un minimum d'activité physique peut améliorer le potentiel de fertilité", ajoute le spécialiste.

Vous pouvez retrouver l'intégralité de son interview par ici :

"Le cannabis est l'ennemi des spermatozoïdes"

Parmi les facteurs qui peuvent être à l'origine d'une infertilité masculine, Stéphane Droupy insiste sur un point : le cannabis. Sa consommation est nocive d'une part à cause "d'un certain nombre de cochonneries que l'on trouve à l'intérieur, mais aussi à cause du THC", la molécule active de cette plante. "Le THC a des récepteurs propres dans le cerveau, mais aussi dans les testicules."