Pourquoi les adultes (aussi) doivent se méfier de la rougeole

Pour les adultes atteint de la rougeole, un passage à l'hôpital est fréquent. Le virus peut même être mortel.
Pour les adultes atteint de la rougeole, un passage à l'hôpital est fréquent. Le virus peut même être mortel. © PASCAL PAVANI / AFP
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La maladie, qui est en train de se propager notamment dans le sud-ouest de la France, est réputée infantile. Pourtant, les adultes ne sont pas à l’abri. Et les symptômes peuvent être très graves.

Après avoir quasiment disparu pendant près de deux décennies, la rougeole fait son retour en France. Et ce n’est pas une bonne nouvelle. Ni pour les enfants, qu’on imagine les plus touchés par cette maladie dite infantile, ni pour les adultes. Car on sait aujourd’hui que cette maladie, longtemps considérée comme un passage obligé chez l’enfant, au même titre que la varicelle, afin que le corps produise des anticorps rendant impossible une récidive, est potentiellement très grave, voire mortelle.

Depuis janvier 2018, le vaccin est obligatoire, alors qu'il n'était jusqu'alors que fortement recommandé. D'où une résurgence de la maladie. Depuis novembre 2017, 1.940 cas de cette maladie parmi les plus contagieuses ont été diagnostiqués en France, principalement en Nouvelle-Aquitaine. En 2016, seules 79 personnes avaient contracté le virus. 

Des symptômes potentiellement graves

La rougeole se caractérise d’abord, comme son nom l’indique, par l’apparition de plaques rouges qui s’étendent progressivement sur l’ensemble du corps. Mais pas seulement. Et ce sont les autres symptômes qui sont à prendre le plus au sérieux : une fièvre élevée, des diarrhées et surtout une infection des voies respiratoires.

Or, ce sont - outres les enfants de moins d’un an - chez les adultes âgés entre 20 et 40 ans que ces symptômes peuvent déboucher sur des complications plus sévères. Le site Doctissimo rappelle que la rougeole peut s’accompagner d’épisodes de cécité, de diarrhées conduisant à une importante déshydratation, des attentes au foie ou au rein.

Des complications parfois fatales. Parfois même, la rougeole peut entraîner des infections respiratoires ou des complications neurologiques. Exemple avec Delphine, 41 ans, qui a été hospitalisée pendant 15 jours en février dernier à Bordeaux. Mon médecin m'a confirmé que j'en avais pour huit à douze mois pour tout récupérer correctement", confie cette mère de famille à Europe 1.

Le virus peut même être fatal. Le 14 février, une jeune femme de 31 ans est ainsi décédée après avoir lutté pendant dix jours contre la rougeole.

Vacciné ou pas vacciné ?

C’est la grande question que doivent se poser les personnes nées après 1980. Pourquoi  cette date ? "Des enquêtes de séroprévalence ont montré que pratiquement tous ceux qui sont nés avant 1980 ont été contaminés par la rougeole!", répond le Pr Daniel Floret, pédiatre infectiologue, dans Le Figaro. Or, comme chacun sait, on ne peut être atteint de la rougeole qu’une seule fois.

Alors que faire si on n’est pas sûr d’être immunisé ? Il faut d’abord se référer à son carnet de santé, qui recense tous les vaccins. Mais nombre d’adultes ne possèdent plus ce précieux document. Une autre technique consiste à réaliser un test sanguin pour chercher à savoir si un patient a été en contact avec le virus de la… rubéole. Car depuis plusieurs décennies, le vaccin administré contre la rougeole protège aussi contre la rubéole et  les oreillons (le vaccin ROR). Si le test est positif, il est probable que le patient a bien reçu une injection ou deux du vaccin. Mais la fiabilité n’est pas garantie à 100%

Prudence. En cas de doute, la prudence doit être de mise, surtout en période d’épidémie. Il faut donc préférer recevoir une dose de vaccin, dans la mesure où il n’y a aucun risque à se faire vacciner deux fois. "Si l’on ne sait pas et que l’on est né après 1980, il faut faire au moins une dose", préconise le Dr Floret dans Le Figaro. Et si vous avez été en contact avec un malade atteint de la rougeole, il n’est pas trop tard. Une vaccination préventive est possible et efficace dans les 72 heures suivant le contact présumé.