Pompes à insuline : des médecins et patients inquiets d'un risque d'arrêt de fabrication

L'inquiétude des médecins et patients s'est fait jour il y a quelques mois (photo d'illustration).
L'inquiétude des médecins et patients s'est fait jour il y a quelques mois (photo d'illustration). © AFP
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avec AFP
"Pour 10% des patients, c'est vital, à moins d'être hospitalisé en permanence", prévient Eric Renard, président d'une association de médecins spécialisés dans le traitement du diabète, alors qu'un collectif s'est monté pour demander la poursuite de la production de ces pompes. 

Des médecins et patients ont alerté mardi sur le risque de rupture momentanée dans la fabrication d'une pompe à insuline vitale pour certains diabétiques de type 1 complexe, dont certains en Charente-Maritime, ont-ils indiqué à l'AFP à La Rochelle.

"Pour 10% des patients, c'est vital"

Alors qu'une réunion à ce sujet vient d'avoir lieu au ministère de la Santé, Eric Renard, président de l'association de médecins Evadiac (EVAluation dans le Diabète du traitement par Implants Actifs) s'est félicité d'une "avancée notable" vers une "solution". Mais ce chef du service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition du CHU de Montpellier, qui suit 80 patients touchés sur 250 en France, a regretté des retards à prévoir dans la fourniture de ces pompes : "Pour 10% des patients, c'est vital, à moins d'être hospitalisé en permanence", a-t-il dit à l'AFP.

L'inquiétude des médecins et patients s'est fait jour il y a quelques mois lorsque la société américaine Medtronic, leader mondial dans les technologies médicales selon son site internet, a décidé d'arrêter la fabrication de ses pompes en 2020. Ces dernières, implantées dans l'abdomen, permettent de mener une vie normale à des patients pour qui, selon eux, "il n'existe pas d'autre traitement". Un collectif s'est monté pour demander la poursuite de la production.

"Il n'y a pas de solution avant 2023"

La semaine dernière, Medtronic a "renouvelé son engagement de fournir 50 pompes d'ici juillet 2020" et "mettre tout en oeuvre pour résoudre les tensions d'approvisionnement", selon un porte-parole du ministère de la Santé à l'AFP. Mais selon le Pr Renard, deux sociétés prêtes à reprendre le brevet de Medtronic "disent pouvoir être prêtes en 2023... il n'y a pas de solution avant 2023", a-t-il regretté.

Alexandra Rousseau, 48 ans, de Sainte-Soulle (Charente-Maritime), fondatrice du collectif des diabétiques implantés, a lancé un cri d'alarme auprès de la presse, estimant que Medtronic ne "respectait pas ses engagements" de fourniture des pompes. Le brevet a été cédé mais, a-t-elle répété, la fabrication ne pourra commencer qu'en 2023 alors qu'"on a une urgence".