Pollution de l'eau dans le Finistère : "retour à la normale", annonce la préfecture

Une résidente d'Ehpad boit de l'eau à Ploudalmézeau, à proximité de la zone polluée, dans le Finistère
Une résidente d'Ehpad boit de l'eau à Ploudalmézeau, à proximité de la zone polluée, dans le Finistère © FRED TANNEAU / AFP
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avec AFP
La pollution d'un fleuve côtier, dans le Finistère, a entraîné depuis plusieurs jours la mise en place de mesures de protection des habitants de la région. Dimanche, la préfecture a annoncé que la situation était désormais sous contrôle.

La préfecture du Finistère a annoncé dimanche un "retour à la normale" après une pollution de l'Aulne, un fleuve côtier, pollution qui a impacté des milliers de foyers depuis le début de semaine. Cette pollution faisait suite au débordement d'une cuve de digestat d'un méthaniseur à Châteaulin, avaient confirmé la préfecture et l'exploitant. "La sécurité sanitaire de l’eau distribuée sur l’ensemble du territoire impacté est garantie et l’arrêté préfectoral de restriction des usages de l’eau a donc été levé ce jour par le Préfet", selon un communiqué, dimanche, du représentant de l'Etat. 

"Veolia, exploitant pour le compte du Syndicat Mixte de l’Aulne (SMA), confirme aussi un retour à la normale à l’usine de Coatigrac’h. La qualité de l’eau pompée dans l’Aulne ne varie plus et montre que la pollution est passée", souligne le communiqué. "Les collectivités vont progressivement procéder au retour à la normale en termes de fonctionnement de leur système de production et de distribution d’eau potable", indique le texte.

"Une vigilance particulière est nécessaire"

"Localement, une qualité organoleptique (goût et odeur) particulière pourrait être constatée par le consommateur. Ce phénomène s’explique par les mesures de renforcement de la désinfection de l’eau qui ont été mises en œuvre sur la période. Cela n’implique aucun risque sanitaire et l’eau distribuée est tout à fait potable", précise le texte selon lequel "le réseau desservi étant complexe et étendu, une vigilance particulière est nécessaire et l’ARS (Agence régionale de santé) poursuivra dans les prochains jours les prélèvements et les analyses afin de vérifier le retour durable à la normale".

Mercredi dernier, la préfecture avait recommandé de ne pas boire l’eau du robinet dans 50 communes du département en raison de cette pollution. Celle-ci avait engendré des "concentrations en ammoniaque" qui avaient conduit à mettre à l’arrêt l'usine d'eau potable de Coatigrac’h dans la nuit de mardi à mercredi. La pollution était due au débordement d'une cuve de digestat de la centrale biogaz de Kastellin. Inauguré en 2018, ce méthaniseur est situé à environ un kilomètre de l'Aulne, et en amont d'une usine d'eau potable.

Dépôt d'une plainte contre l'auteur de cette pollution

Des associations environnementales ont notamment vivement réagi à cette pollution. L'association Eau et Rivières de Bretagne, qui se bat depuis 50 ans pour protéger la qualité de l'eau dans la région, a ainsi réclamé un moratoire "sur la poursuite des créations d’unités de méthanisation industrielles en Bretagne" et annoncé le dépôt d'une plainte contre l'auteur de cette pollution.

Parmi les communes concernées, figuraient notamment Châteaulin (5.774 habitants), une grande partie de Quimper (63.000 habitants) et la très touristique presqu'île de Crozon.