Pénurie de cortisone : "On ne sait pas quand ça va revenir, c'est un vrai souci"

Certains pharmaciens donnent simplement la dose nécessaire aux patients. Photo d'illustration.
Certains pharmaciens donnent simplement la dose nécessaire aux patients. Photo d'illustration. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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, à Paris, édité par Thibaud Le Meneec
La France est confrontée depuis plusieurs semaines à une pénurie de médicaments à base de cortisone. Une situation qui fragilise les patients et scandalise les professionnels du secteur, comme l'a constaté Europe 1.
REPORTAGE

La pénurie dure depuis plusieurs semaines : le Solupred, le Cortancyl, le Celestene, le Quenacort ou encore le Diprostene, des corticoïdes très courants, se font rares voire absents des pharmacies. Mercredi, une pétition a été adressée à la ministre de la Santé pour alerter sur les besoins des patients et de leurs familles.

"Mon fils en prend deux fois par jour"

C'est le cas de Clémence, qui a déjà fait cinq pharmacies pour trouver du Cortancyl afin de soigner son fils de 12 ans, atteint d’arthrite juvénile. "Il ne peut pas se lever s'il n'a pas sa cortisone, il en prend deux fois par jour, tous les jours. Et ce n'est pas substituable, il n'y pas d'autre molécule", raconte cette mère de famille à propos de cet anti-inflammatoire, alors que la cortisone s'utilise aussi pour traiter les rhumatismes ou l'asthme.

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Nous avons fait le test, mercredi : il était impossible de trouver de la cortisone dans plus de 20 pharmacies du centre de Paris. "On ne peut pas honorer les ordonnances et on ne sait pas quand ça va revenir. C'est un vrai souci", s'inquiète Fabrice, pharmacien.

Une pratique illégale pour répondre à la crise

En attendant de trouver une solution, l’agence du médicament demande aux médecins de limiter la cortisone aux situations où elles sont médicalement indispensables. "La cortisone est le traitement de base de l'ensemble des médecins, ça touche des centaines de milliers de patients. C'est donc aberrant de nous demander de réduire nos prescriptions", s'insurge le Professeur Francis Berenbaum, chef du service de rhumatologie à l'Hôpital Saint-Antoine de Paris. "Nous, on attend que la cortisone revienne en pharmacie."

La pénurie est telle que de nombreux pharmaciens rationnent leurs patients pour les aider. Ils ouvrent les boites de médicaments pour donner la dose nécessaire, pas plus. Il s'agit là d'une pratique totalement illégale en France.