Tous les adultes souffrant de comorbidités sont désormais éligibles à la vaccination contre le Covid-19 en France (photo d'illustration). 1:36
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Europe 1 s'est rendue dans plusieurs centres de vaccination des Yvelines, où tous les candidats à l'injection ne présentent pas l'une des comorbidités censée les rendre éligibles. Une certaine tolérance est appliquée par les professionnels de santé, dans la limite des doses disponibles. 
REPORTAGE

"J'ai mes rondeurs qui m'aident un petit peu, voilà…", sourit une candidate à l'injection contre le Covid-19. Depuis l’élargissement de la vaccination aux personnes de plus de 18 ans présentant une comorbidité, le week-end dernier, les créneaux sont pris d’assaut sur les plateformes de réservation. Mais les Français respectent-ils vraiment les règles du ministère de la Santé ? Europe 1 s'est rendue dans plusieurs centres de vaccination des Yvelines, où tout repose sur l'appréciation du médecin vaccinateur, la bonne foi du patient… et une certaine permissivité. 

Plus besoin d'apporter un justificatif

Car il y a les candidats à la vaccination montrant des signes "extérieurs" d'éligibilité - comme le surpoids ou l'essoufflement - mais aussi ceux dont la "comorbidité" ne se voit pas. "On a un de nos enfants qui est immunodéprimé, donc on a un certificat médical", explique un père de famille. "J'avais l'ordonnance, mais on ne me l'a pas demandée", assure quant à lui un patient souffrant d'hypertension, tout juste vacciné. 

Depuis le week-end dernier, le justificatif n'est en fait plus obligatoire. Au centre de vaccination de Versailles, Romain, 33 ans, a ainsi tenté sa chance auprès d'un médecin vaccinateur. "Il m’a demandé si j’avais des comorbidités, je lui ai dit : 'écoutez, je vous avoue que non, c’est juste que je travaille dans un lieu qui accueille du public, donc j’ai tenté'. Il m’a dit : 'vous avez bien fait'."

"Si on a des doses, on ouvre les critères"

Mais les "fraudeurs à la vaccination" restent marginaux, tempèrent les médecins. "On a un a priori de confiance. La façon dont les personnes nous répondent, nous voyons bien si elles connaissent leurs pathologies, si elles savent la décrire", explique à Europe 1 le docteur Marie-France Jourdan. 

La tolérance dépend surtout des stocks de vaccins, ajoute Nesrine Rahmouni, médecin coordinateur au mégacentre de Saint-Quentin-en-Yvelines. "On a quand même des recommandations, on essaie de les respecter au maximum. Si jamais on a des doses à utiliser, on ouvre les critères d’éligibilité, ce qui est normal."