Les vacanciers craignent des mesures de restrictions dues au coronavirus.(Image d'illustration) 1:20
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Charles Guyard et Marion Gauthier
À peine les premiers vacanciers arrivent à destination, qu'ils entendant déjà parler de couvre-feu, du retour du masque ou d'autres mesures de restriction face au coronavirus. Le président de la République prendra la parole lundi soir à 20 heures lors d'une allocution télévisée. Les voyageurs ne savent pas encore s'ils pourront pleinement profiter de leur séjour. 

Pourrons-nous profiter des vacances d’été ? Emmanuel Macron prendra la parole lundi soir à 20 heures à la télévision après un nouveau conseil de Défense. Cette nouvelle allocution pourrait amplement contrarier les projets de certains Français en raison de possibles mesures de restriction, pour faire face au variant Delta, qui inquiètent les premiers vacanciers sur le départ ou déjà arrivés à destination.

Une situation oppressante et épuisante

Lorsque le TGV en provenance de Paris s'est arrêté en gare de La Baule, vendredi après-midi, il a déversé une marée de valises à roulettes. Un sourire illumine le visage de Patricia : "C'est la joie ! On n'attend plus que le soleil !", lance-t-elle.

Mais tous ces vacanciers gardent, dans un coin de leur tête, la reprise de l’épidémie du coronavirus sous l’effet du variant Delta. Sans pour autant gâcher leurs séjours. "C'est assez oppressant. Maintenant, on ne va pas se précipiter pour faire absolument tout dans la semaine parce qu'il y a peut-être un Delta qui va venir", confie Inès. Avant d’ajouter calmement : "Ça fait un an et demi que c'est comme ça. On vit au jour le jour".

"Ça fait un an et demi qu'on attend ces vacances-là"

Sur le quai d’une gare parisienne, la menace pèse aussi sur les voyageurs. "J'ai l'impression qu'on est tous un peu blasés et qu'on fait au fil de l'eau. [...] J’ai de nouveau des vacances fin août, je ne suis pas sûre de pouvoir les prendre", lance une vacancière. Pour un autre voyageur, cette "chape de plomb" commence sérieusement à épuiser. "Ça fait un an et demi qu'on attend ces vacances-là", explique-t-il. "Pour l'instant, on reste en France et Bretagne. J'ai peur pour ce qui va arriver après parce qu'on part au Portugal et ça craint un peu plus", poursuit-il.

Pour d’autres vacanciers, après trois confinements et moultes mesures de restrictions, il faut partir… quoiqu’il en coûte ! "Je ne veux pas savoir ce qu'il dit, je veux juste profiter de mes vacances en famille", lance une femme à propos du discours d’Emmanuel Macron lundi soir. C’est également ce que pense Carla et Jocelyne, deux Libanaises venues profiter d’une semaine de cure sur la côte Atlantique. "On n’a pas besoin d'angoisser outre mesure. Venant de l'étranger, on se sent en sécurité ici et c'est bien de le dire aux Français, qui sont mieux qu'ailleurs", avouent les deux femmes.

Dans les campings, tout faire en plein air pour respecter les gestes barrières

De leur côté, les professionnels du secteur tentent de rassurer. Surtout dans les campings qui présentent un avantage de taille : presque tout se fait en plein air. "La densité de personnes est à l'hectare, pas au mètre carré", explique Nicolas Charrier, le patron du camping des Rochelais à Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique.

"On a des protocoles sanitaires. On les a déjà mis en place depuis l'année dernière, donc on les connaît bien", assure-t-il. Puis il détaille : "Le port du masque est obligatoire dans les lieux clos. On a des produits virucides et aussi des protocoles de ventilation et d'aération des logements". Cet été, le patron de ce camping attend des milliers de voyageurs simultanément.