Marie Alvéry, auteur de "J’ai choisi la vie - Etre bipolaire et s’en sortir".
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G.P. , modifié à
Sur Europe 1, Marie Alvery, bipolaire, et Marc Masson, psychiatre, ont évoqué la bipolarité et les remèdes pour combattre la maladie.

Selon une étude de la Haute Autorité de la Santé (HAS) de 2015, 1% de la population adulte française est touché par des troubles bipolaires. "Nous avons tous une humeur qui oscille entre deux pôles mais nous ne souffrons pas tous de bipolarité", a ainsi indiqué le psychiatre Marc Masson dans Il n'y en a pas deux comme elle. La maladie "se caractérise par une alternance excessive, en intensité et en durée, de ses variations d'humeur", a précisé le psychiatre.

"Emballement émotionnel". Le patient atteint est alors aux prises entre des phases dépressives sévères (ralentissement de l'activité, fatigue, grande culpabilité) et des phases de crises maniaques, à l'extrême inverse. Pendant ces "manies", le patient subit "un emballement émotionnel" décrit le psychiatre. Il est sujet à de profondes insomnies, une désinhibition, une hypersyntonie (grande communicabilité avec autrui) ou encore des convictions délirantes. Ces phases peuvent parfois durer plusieurs mois si elles ne sont pas traitées.

"Un décollement de la réalité". Marie Alvery, 47 ans, fait partie des personnes concernées par cette maladie. Sur Europe 1, elle a notamment évoqué les manifestations maniaques qu'elle a connues avant d'être diagnostiquée. Elle raconte ainsi comment, deux ans après un avortement thérapeutique à sept mois de grossesse, elle a passé une nuit entière devant la tombe du bébé, persuadée de pouvoir le faire revivre.

Une autre fois, elle a également envoyé ses enfants chez son voisin, convaincue que son mari allait les tuer avec un piolet de montagne. Des périodes qu'elles caractérise comme "un décollement de la réalité qui se fait en plusieurs jours".

"Aujourd'hui, on a un arsenal thérapeutique". Il existe des solutions pour les malades. "Un axe médicamenteux qui se décline en deux volets", rapporte Marc Masson. D'un côté, un traitement pour les phases de crises de la maladie et de l'autre, une médication pour prévenir les rechutes. Au-delà des comprimés, les suivis psychologiques pour agir directement sur "les schémas de pensée" se développent. Le but est d'aider les patients à mieux contrôler leurs émotions et leurs périodes de stress.