Le protoxyde d'azote ne fait plus rire les autorités de santé

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Cédric Chasseur
Plus connu sous le nom de "gaz hilarant", le protoxyde d'azote inquiète de plus en plus les autorités de santé. De plus en plus de jeunes en consomment, mettant leur santé en danger.
INTERVIEW

Depuis le début de l'année, le centre d'addictovigilance du nord de la France a recensé quatre cas de sclérose combinée de la moelle épinière. Tous sont le résultat d'une consommation de protoxyde d'azote. Les jeunes en consomme de plus en plus, ce qui inquiète les autorités de santé. D'autant que ces cartouches de gaz que l'on inhale se trouve très simplement dans le commerce. Elles sont par exemple utilisées dans les bouteilles de crème chantilly. 

Une forme d'addiction

"Avant 2017, l'usage était connue de façon ponctuelle dans certains milieux festifs", explique Sylvie Deheul. Mais ce médecin au centre régional d'addictovigilance des Hauts-de-France a remarqué une banalisation de cette consommation de protoxyde d'azote, "au vue du nombre de cartouches que l'on peut retrouver sur l'espace publique."

"Cela peut aller de dix, vingt cartouche par jour" détaille Sylvie Deheul, "à des consommations plus importantes" : jusqu'à "200 à 300 cartouches" par jour. Cela témoigne selon elle "d'une perte de contrôle". "Cela pourrait s'apparenter à de l'addiction."

Baisse de la force et perte d'équilibre

Les consommateurs réguliers de ces "gaz hilarants" peuvent voir leur force musculaire baisser, "avec de la difficulté à réaliser des gestes simples" explique Sylvie Deheul, "comme prendre des objets, marcher, s'asseoir ou monter les escaliers". Mais ce n'est pas le seul changement qui doit alerter. "Il existe aussi des troubles de l'équilibre" précise ce médecin au centre régional d'addictovigilance des Hauts-de-France. "Ce qui est fondamentale, c'est d'arrêter toute consommation" précise Sylvie Deheul qui conseille de consulter un médecin le plus rapidement possible.