Les réfugiés présentent un risque plus élevé de schizophrénie

 Sur une population de référence de 10.000 personnes, 12 nouveaux diagnostics de schizophrénie sont faits chaque année parmi les réfugiés.
Sur une population de référence de 10.000 personnes, 12 nouveaux diagnostics de schizophrénie sont faits chaque année parmi les réfugiés. © Dimitri Messinis
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avec AFP , modifié à
Selon une étude, les réfugiés présentent un risque beaucoup plus élevé que le reste de la population de souffrir d'une psychose grave comme la schizophrénie.

Les réfugiés présentent un risque beaucoup plus élevé que le reste de la population de souffrir d'une psychose grave comme la schizophrénie, du fait de leurs expériences traumatiques, selon une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ).

Les chiffres. Sur une population de référence de 10.000 personnes, 12 nouveaux diagnostics de schizophrénie sont faits chaque année parmi les réfugiés, contre huit parmi les immigrés non-réfugiés et quatre au sein de la population autochtone. L'étude réalisée par l'Institut Karolinska de Stockholm et l'University College London (UCL) se fonde sur le suivi pendant 13 ans de 1,3 million d'adolescents nés en 1984 figurant au registre national suédois. Les dossiers médicaux des jeunes Suédois né de parents suédois ont été comparés à ceux d'immigrés réfugiés et non-réfugiés originaires du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord et sub-saharienne, d'Asie, d'Europe de l'Est et de Russie.

"Des défis économiques, physiques et mentaux". "Le risque considérablement accru chez les réfugiés montre que les expériences de la vie constituent un facteur de risque significatif de développement de la schizophrénie et d'autres psychoses", relève Anna-Clara Hollander, de l'Institut Karolinska. Exposés aux persécutions, à la guerre et aux catastrophes naturelles, "les réfugiés sont notoirement un groupe vulnérable, (car) confrontés à de nombreux défis économiques, physiques et mentaux", renchérit James Kirkbride, du département de psychiatrie de l'UCL.

La schizophrénie exige des soins précoces et spécialisés alors que dans la plupart de leurs pays d'accueil, les réfugiés "ne sont soumis qu'à des contrôles de santé élémentaires" susceptibles de "passer à côté de problèmes de santé mentale", avertissent les chercheurs.

Une nuance. L'étude s'est limitée aux données antérieures à 2011 et ne concerne donc pas les migrants récemment arrivés en Suède, dont beaucoup ont fui le conflit syrien. Rien ne permet cependant de dire que ces migrants présenteraient une moindre vulnérabilité à ces pathologies, soulignent les auteurs. La schizophrénie est un trouble mental sévère qui se manifeste par une perte de contact avec la réalité et qui apparaît généralement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte.