LA QUESTION SEXO - Comment parler des ses fantasmes à son ou sa partenaire ?

Selon la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc, mieux vaut communiquer avec son ou sa partenaire sur ses désirs et fantasmes.
Selon la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc, mieux vaut communiquer avec son ou sa partenaire sur ses désirs et fantasmes. © Pixabay
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Catherine Blanc
Dans l'émission "Sans rendez-vous" vendredi sur Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc répond à une auditrice de 24 ans, Clara, qui est en couple depuis un an mais n'ose pas parler de ce qu'elle aime sexuellement avec son compagnon.

Il n'est pas forcément toujours facile de parler de ses fantasmes à son ou sa partenaire, ou de le guider au lit. Dans l’émission Sans rendez-vous vendredi sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc conseille une auditrice de 24 ans, qui n'ose pas en parler avec son compagnon qu'elle connaît depuis un an, alors qu'avant elle n'avait aucun problème avec ses relations d'un soir...

La question de Clara, 24 ans

"Cela fait à peu près un an que je suis avec quelqu'un, tout se passe très bien, mais j'ai du mal à lui parler de mes fantasmes et de ce qui me ferait plaisir au lit. Alors qu'avant, je n'avais pas du tout ce problème, je n'avais pas de relations vraiment sérieuses, j'enchaînais plutôt des coups d'un soir et j'étais beaucoup plus libre de parler de ce que j'aimais ou non - mais ça me dérange un peu dans ma relation actuelle. Avez-vous des conseils pour en parler plus librement avec mon compagnon ?"

La réponse de Catherine Blanc

"Avec une relation d'un soir, parce qu'il n'y a pas tellement d'enjeu, les risques sont minorés. Si on s'est exposé dans une expression érotique de soi-même en osant des choses incroyables, dans la mesure où l'autre disparaît, il part avec le souvenir et on pourra toujours dire qu'on ne l'a pas vu. C'est plus compliqué quand on se réveille avec celui que l'on aime et avec qui on va faire des frites le lendemain ou avec qui on va amener les enfants à l'école, etc.

Parce que justement, avec un coup d'un soir, on n'est pas obligé de veiller à l'image que l'on renvoie de soi.  Et c'est plus particulièrement vrai pour les femmes ce point-là. On pourrait penser que, dans la mesure où il nous aime, tout ce qui va être dit, fait, testé pourrait plaire au partenaire. Mais la réalité, c'est que nous sommes dans notre vie, au quotidien, guidés par une lecture de nous morale, intellectuelle, des situations que l'on va juger convenables ou non convenables.

Mais un an, c'est une jeune relation. Est-ce que ça prend du temps, de se libérer et de parler ?

Ce que j'observe, c'est que quand on établit un type de relation, on a du mal à le bouger par la suite. Encore une fois, faisons attention à ne pas vouloir dire qu'on veut faire tout et n'importe quoi parce qu'il est de bon ton de vouloir tout faire. Les fantasmes vrais un soir ne sont pas vrais tout le temps : on peut avoir envie de le vivre pour le tester, mais une fois qu'on l'a testé on n'a plus du tout envie de le revivre. Donc, on n'a pas envie d'enfermer une relation qui va être sur le long terme sur des bases d'une seule curiosité. Problème : dès lors que l'on commence à fermer les choses, on a du mal avec le temps de dire tiens, tout d'un coup, je voudrais faire ou refaire cela. Ce qui n'améliore pas l'histoire !

Il peut être difficile de parler de ses fantasmes, mais elle n'ose pas non plus lui dire ce qui lui ferait plaisir au lit...pourquoi ?

C'est problématique parce que s'il est à côté de la plaque, même sans aucune malveillance, juste parce qu'il pensait que ça pouvait marcher, qu'avec son ex, ça marchait comme ça ou parce que c'est une idée qu'il se fait du corps ou du sexe d'une femme, lui indiquer le chemin, sans être d'une autorité extrême, peut être quand même le meilleur moyen pour l'un et pour l'autre d'être au rendez-vous.

Simplement, il est souvent difficile de se dire que je dois indiquer à l'autre le chemin. Et il y a une sorte de mise à l'épreuve du partenaire pour mesurer 'combien il m'aime' à la mesure de sa compétence à me faire du bien. C'est là que cela pose un problème, parce qu'il n'est pas censé savoir naturellement. Donc donner un peu d'indications, ce serait très bien pour le couple."