Six cas de coronavirus ont été signalés en France. 2:56
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Mélanie Gomez, édité par , modifié à
Un médecin de région parisienne a contracté le coronavirus après avoir ausculté une patiente chinoise. Selon les informations d’Europe 1, il s’est écoulé plusieurs jours entre la consultation de cette femme et le moment où il s’est signalé aux autorités.
INFO EUROPE 1

En France, six cas de coronavirus ont été signalés pour le moment et sont toujours hospitalisés à Paris et à Bordeaux. La direction générale de la santé a précisé jeudi dernier que le sixième patient est un médecin libéral de la région parisienne, contaminé par une touriste chinoise, sans plus de détails. Les informations recueillies par Europe 1 permettent de retracer son parcours, qui suscite des interrogations.

En contact avec un cas de coronavirus le 23 janvier, il se signale le 28 janvier

Ce médecin libéral exerce chez SOS 92, essentiellement en consultations au domicile de patients résidant dans le secteur des Hauts-de-Seine. Le 23 janvier dernier, à la demande du Samu, il est envoyé en visite dans un hôtel de Châtenay-Malabry. Motif de la consultation : deux touristes chinoises, originaires de Taïwan, toussent et sont dans un état fébrile. Ces deux patientes, ne venant pas de Wuhan et n’ayant pas de fièvre, ne peuvent donc être considérées comme des cas suspects par le Samu.

Une fois sur place, le médecin fait une consultation classique et ausculte les deux femmes. Une troisième personne, la traductrice de ces touristes, se trouve également dans la chambre. Le médecin repart à ses consultations, et l’histoire aurait pu s’arrêter. Mais le 28 janvier, soit cinq jours plus tard, les autorités chinoises préviennent la France que la traductrice, de retour dans son pays, est bel et bien un cas confirmé de coronavirus.

Le médecin de SOS 92, qui à ce moment-là affiche une fièvre de 38 degrés, est prévenu. Il se place alors lui-même en isolement jusqu’à son transfert à l’hôpital.

Une trentaine de patients contactés par l’agence Santé publique France

Depuis la confirmation de ce cas (officialisé le 30 janvier), l’agence Santé publique France réalise, comme à chaque fois, une enquête minutieuse pour identifier toutes les personnes qui ont été en contact avec le médecin. L’agence a notamment appelé la trentaine de patients auscultés entre le 23 et le 28 janvier.

Alors y’a-t-il eu une défaillance dans la chaîne d’alerte mise en place par les autorités pour identifier au plus tôt les cas suspects ? A priori non, mais peut-être qu’il va falloir revoir les critères qui déclenchent l’alerte. Par exemple, élargir la zone de provenance en Chine (pas uniquement de Wuhan, le foyer de l’épidémie), ou encore qu’il ne faut pas systématiquement que le patient ait de la fièvre.

Mais les autorités, comme les scientifiques, en apprennent chaque jour un peu plus sur ce virus et notamment sur la contagiosité éventuelle pendant la période d’incubation (entre le moment de l’infection et l’apparition des premiers symptômes). A ce jour, les scientifiques pensent que la contagion pourrait être possible seulement dans les 24 heures précédant les premiers signes de la maladie. Selon une infectiologue contactée par Europe 1, le risque pour les patients que le médecin infecté a vus pendant son incubation est donc très faible, mais pas nul.