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Pierre Herbulot, édité par Mathilde Durand
Pour faire face à l'afflux de malades du coronavirus en réanimation, les hôpitaux doivent déprogrammer des opérations. A Paris, les soignants ont annoncé un chiffre : 20% des interventions non-essentielles seront décalées à partir de ce week-end. 

Sur les sept derniers jours, les hôpitaux français ont accueilli 4.258 nouveaux malades, dont 718 cas graves en réanimation, selon les chiffres de Santé publique France. Face à l'afflux de malades du coronavirus dans les services de réanimation, les établissements des zones les plus touchées par le virus commencent à déprogrammer progressivement les opérations chirurgicales. Les hôpitaux de Paris ont même avancé un chiffre : 20% des interventions non-essentielles seront décalées à partir de ce week-end. Une telle situation s'était déjà produite au mois de mars, avant le confinement, dans des proportions plus importantes.

"La semaine prochaine, j'avais différente interventions prévues en chirurgie de l'obésité que je vais, par précaution, décaler puisqu'il ne s'agit pas d'une chirurgie urgente", confie Samy Chaïbi, chirurgien digestif à l'hôpital de Creil. Dans son service, toutes les opérations sont suspendues la semaine prochaine, une première depuis le mois de mars. 

"Les urgences vitales sont opérées" 

Pour organiser ces déprogrammations, les chirurgiens de chaque spécialité se réunissent en conseils de bloc opératoire. Ils regardent le planning des opérations et suppriment les moins essentielles. "Les urgences vitales sont opérées, les semi-urgences vitales sont opérées, la cancérologie, il faut l'opérer. Par contre, la prothèse de hanche, de genou, le ligament croisé, le canal carpien, la cataracte, pleins de pathologies dites bénignes et fonctionnelles, on va pouvoir les décaler", explique Didier Legeais, urologue à Grenoble.

Il alerte tout de même sur le risque d'aggravation de certaines pathologies "fonctionnelles". D'autant que reprogrammer une intervention chirurgicale peut prendre beaucoup de temps. Dans le service du Dr Chaïbi, certains patients attendent depuis le mois de mars de pouvoir être opérés.