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Yasmina Kattou // Crédits : KATERYNA KON / SCIENCE PHOTO LIBRA / KKO / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP
Le CHU de Nîmes vient de lancer une expérimentation sur l'effet de la psilocybine, une substance psychédélique contenue dans les champignons hallucinogènes, auprès de patients atteints de troubles de l'usage de l'alcool et qui gardent des signes de dépression après le sevrage. 

Une première en France. À Nîmes, le CHU vient de lancer une expérimentation sur l'effet de la psilocybine, une substance psychédélique contenue dans les champignons hallucinogènes, auprès de patients atteints de troubles de l'usage de l'alcool qui gardent des signes de dépression après le sevrage. En moyenne, la moitié des patients rechutent dans les six mois après l'arrêt de l'alcool, notamment à cause des troubles dépressifs qui sont liés à la dépendance. L'expérience psychédélique se fait à l'hôpital, et elle est très encadrée. 

La chambre du patient avec vue sur mer est transformée en cocon pour l'expérience. Des plantes, des draps colorés, une lumière et une musique douce sont mis en place afin de préparer les sujets à la séance psychédélique avec la psilocybine. Cette substance est issue des champignons hallucinogènes qui est prise sous forme de gélules, en présence d'un médecin. Le patient l'ingère les yeux bandés pour ne pas subir des hallucinations visuelles. Durant cette expérience, il ressent des émotions intenses de joie ou d'anxiété. La séance dure six heures mais les effets sur l'addiction à l'alcool et la dépression s'installent progressivement dans le cerveau. 

Apprendre à changer de comportement 

"Ça favorise, la neurogénèse, cela veut dire que des neurones poussent et surtout ça permet au cerveau de faire communiquer des aires qui ne communiquent pas ou qui communiquent moins bien et d'augmenter sa flexibilité. Cela permet de sortir de certains comportements qui se sont un peu figés comme par exemple les troubles addictifs ou la dépression", explique à Europe 1, Amandine Luquiens, psychiatre addictologue au CHU de Nîmes. 

Cette expérience s'ajoute aux soins classiques de psychothérapie pour éviter les rechutes. Grâce à la psilocybine, les patients apprennent plus vite à changer de comportement. En seulement deux prises de psychédéliques, le patient pourrait entrer en rémission.