Des centaines d'infirmiers de bloc opératoire manifestent à Paris

Les manifestants réclamaient notamment des revalorisations salariales.
Les manifestants réclamaient notamment des revalorisations salariales. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP
Environ 630 infirmières et infirmiers de bloc opératoire ont manifesté jeudi dans les rues de Paris pour réclamer des revalorisations salariales et la reconnaissance de leurs compétences. 

"Stop au mépris" : appelés à la grève depuis le 23 septembre, plusieurs centaines d'infirmières et infirmiers de bloc opératoire (Ibode) ont manifesté jeudi à Paris pour réclamer des revalorisations salariales et la reconnaissance de leurs compétences.

Vêtues d'une blouse bleue et calot sur la tête, les "Ibode en colère", au nombre de 630 selon la préfecture de police, ont défilé dans une ambiance bon enfant de la gare Montparnasse au ministère de la Santé, où une délégation a été reçue. Venus de Bretagne, des Hauts-de-France ou encore de Provence-Alpes-Côte d'Azur, ils brandissaient des pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Garant de votre sécurité au bloc" ou encore "Buzyn, mets des paillettes dans nos vies et dans nos blocs".

"On a augmenté nos compétences sans revaloriser nos salaires"

"Nous souhaitons une reconnaissance de la spécificité de notre métier", a expliqué Laurence Boulou, présidente du Snibo. Formés "18 mois" de plus que les infirmières diplômées d'État, les "Ibode" n'ont "jamais été valorisées", a-t-elle ajouté.

Depuis 2015, la profession dispose de certains actes exclusifs comme l'installation du patient, l'assistance chirurgicale, la mise en place de drain, les fermetures cutanées et sous-cutanées (sutures, ndlr), etc.

"On a augmenté nos compétences sans revaloriser nos salaires", s'est indignée Stéphanie, 44 ans, venue de Dinan. Selon Laurence Boulou, une "Ibode" démarre sa carrière autour de "1.400 euros net pour finir à 2.400 euros". Or, le plan de "refondation" des urgences annoncé en septembre par la ministre de la Santé Agnès Buzyn prévoit des primes de 80 euros par mois pour les infirmiers des urgences qui s'engageront dans des protocoles de coopération leur permettant notamment de "faire des sutures". Une mesure vécue comme un "affront" et "une atteinte au champ de compétence" des 9.000 infirmières de bloc, selon le Snibo.

Agnès Buzyn promet des annonces 

Les manifestants réclament en outre la reconnaissance de leur diplôme au niveau master et un plan de formation pour les infirmières diplômées d'État exerçant dans les blocs. Interrogée sur le sujet jeudi matin sur Radio Classique, Agnès Buzyn a reconnu qu'il y avait "clairement un malaise global dans l'hôpital public" traduisant "une volonté de revalorisation de certains métiers". "J'y travaille", a-t-elle ajouté, promettant des annonces "dans le courant du mois de novembre".