Covid-19 : que sait-on des cas de réinfection par le virus ?

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Jimmy Mohamed, édité par Antoine Cuny-Le Callet
Un certain nombre de cas de réinfection au Covid-19 sont rapportés. Si le phénomène demeure peu répandu, le manque de recul sur le virus fait naitre bon nombre d'incertitudes. Combien de temps reste-t-on immunisé après une infection ? Doit-on se faire vacciner si l'on a déjà été malade ? Sur Europe 1, le docteur Jimmy Mohamed apporte quelques éclaircissements. 
DÉCRYPTAGE

Beaucoup de personnes ayant contracté le coronavirus rapportent des cas de réinfection. Malades en mars, elles ont pu ressentir à nouveau les symptômes à partir de la fin de l'été. Les données manquent pour l'instant : la cause serait un "petit" variant, phénomène très commun pour ce type de virus. Celui-ci n'est pas forcément plus contagieux (on ne parle pas ici des variants anglais et sud-africain) et pour l’instant la réinfection demeure un phénomène marginal. Une immunité d'au moins quelques mois est donc bien réelle.

Un taux de réinfection très faible

Une étude anglaise s’est intéressée à cette question : à partir d'un échantillon de 12.500 soignants, elle a pu repérer 1.200 individus infectés par le Covid-19 et présentant une sérologie positive. Ils étaient donc immunisés contre le virus. Après les avoir suivis pendant huit mois (délai extrêmement long à l’échelle du coronavirus ), l'étude a relevé un taux de réinfection de 0,11%, très faible mais attestant de l'existence du phénomène. L'étude anglaise ce heurte à cette limite que le recul n'est que de 6-8 mois et que l'on ne sait pas ce qu'il advient après un ou deux ans. La question se pose également sur l'efficacité à long terme du vaccin.

Une chose est sûre, une infection suivie d'une rémission ne doit pas conduire à relâcher les gestes barrières. Ceux-ci permettent de lutter contre le Covid-19 mais aussi de se débarrasser des autres virus : il n'y a quasiment pas eu de grippe cette année, ni de bronchiolite. Les gestes barrières servent pour le coronavirus mais aussi pour l’ensemble des maladies.

Vacciner les personnes déjà infectées ?

A l'heure où la campagne de vaccination prend une nouvelle ampleur en France mais où chaque dose demeure précieuse, la Haute autorité de Santé s’est demandé s’il fallait vacciner les personnes ayant une sérologie positive. Là encore, le manque de recul et de données scientifiques plonge dans l'incertitude : impossible de savoir quels sont les bénéfices d'une vaccination pour les personnes infectées par le passé.

La vaccin ne présente en tout cas aucun risque pour elles. Il faut simplement attendre un délai de trois mois après une infection pour se faire vacciner. A noter que ce n'est pas parce que votre sérologie est négative que vous n’avez pas une immunité, un peu plus profonde et donc cachée, protégeant contre le coronavirus.