Les médecins en réanimation en Île-de-France sont de plus en plus inquiets. 1:26
  • Copié
Victor Dhollande, édité par Manon Bernard
Le nombre personnes admises en réanimation des suites du coronavirus pourrait atteindre 1.600 à 2.000 d'ici au début du mois d'avril, contre 1.300 aujourd'hui. Une situation qui serait "extrêmement difficile" à gérer selon le professeur Bertrand Guidet, chef de médecine intensive et de la réanimation à l'hôpital Saint-Antoine à Paris.

Emmanuel Macron a annoncé mardi matin que la vaccination contre le coronavirus serait élargie au plus de 70 ans. Mais en attendant que la vaccination accélère, l'épidémie s'emballe en Île-de-France avec une incidence de plus de 500 cas pour 100.000 habitants. Les services de réanimation ne savent plus où pousser les murs pour installer les malades les plus graves et l'inquiétude est grandissante chez les soignants.

Ce n'est plus une vague mais une marée montante. Les personnels soignants ne voient plus la fin de cette pression qui s'accentue depuis des mois. Ils se demandent si les mesures prises jeudi dernier par le gouvernement seront suffisamment efficaces. Lors d'une visioconférence avec Emmanuel Macron la semaine dernière, les médecins franciliens avaient en effet réclamé des mesures plus fortes.

Une situation qui pourrait devenir "extrêmement difficile"

Pour l'heure, l'Île-de-France compte 1.300 patients en réanimation. Selon les projections de l'Agence régionale de santé (ARS), il pourrait y avoir entre 1.600 et 2.000 malades du Covid dans ce service au 2 avril. Un seuil où cela deviendra "extrêmement difficile", pour le professeur Bertrand Guidet, chef de médecine intensive et de la réanimation à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. "On a une dégradation parce après, on peut ajouter des lits. Mais si ces lits sont tenus par des gens qui ne sont pas qualifiés en soins critiques. C'est pas terrible", déplore-t-il.

Pour le professeur, il existe un second danger à atteindre ce pic. "Cela suppose que l'on réduise de manière importante l'offre de soins pour les malades non Covid", explique Bertrand Guidet. 

Une qualité des soins amenée à baisser

Tous les médecins en réanimation contactés par Europe 1 mardi matin sont très inquiets. Ils sont obligés d'augmenter progressivement le seuil de gravité pour admettre des malades en réanimation. Et pour les autres soignants, c'est de plus en plus le système de la débrouille dans ce qu'on appelle les soins intermédiaires. Et plus ces services se remplissent, plus la qualité de prise en charge des patients risque inévitablement de baisser.