Guyane, couvre-feu 1:40
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Hélène Terzian, édité par Antoine Cuny-Le Callet
Le président pourrait annoncer mercredi l’instauration d’un couvre-feu pour lutter contre l’épidémie. Cette mesure pose de nombreuses questions mais elle a permis de ralentir considérablement la propagation du virus en Guyane. Dans ce département, édiles et médecins constatent son efficacité.

Emmanuel Macron va-t-il annoncer mercredi l’instauration d’un couvre-feu dans les zones les plus touchées par la progression de l’épidémie de coronavirus ? Cette hypothèse prend de l'épaisseur mais ne serait pas inédite. En effet, un couvre-feu est déjà en place dans le département de la Guyane. "Ça a bien marché parce que l’on est repassé dans le vert. On n’est pas dans la situation que l’on a connue il y a quelques mois", assure au micro d'Europe 1 François Ringuet, maire de la Ville de Kourou.

Depuis le 24 mars dernier, les Guyanais doivent respecter ce couvre-feu très strict. Au départ, il était interdit de circuler entre 17 heures et 5 heures du matin ainsi que durant tout le weekend. Il est depuis allégé, entre minuit et 5 heures. "Il n’y a pas de soirée, d’anniversaire, de fête à la maison, tous les bars sont fermés. Il n'y a plus personne dans les rues." Pour le maire, la population joue le jeu et respecte ce "mini confinement".

Admissions stables, réanimations en baisse

"Ces mesures de couvre-feu ont permis de réduire fortement le taux de transmission. Avec un nombre de reproduction qui est passé de 1,7 à 1,1", abonde Simon Cauchemez, modélisateur de maladie infectieuse à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique. Comme l'édile de Kourou, il juge le couvre-feu efficace : "Cela a fait que l’on a observé un pic de l’épidémie moindre que ce qu’il aurait été sans ces mesures."

Dans son dernier bulletin, l’Agence régionale de Santé en Guyane précise que, dans le département, les nouvelles admissions sont restées stables et que les admissions en réanimation sont en baisse.