Philippe Luscan, vice-président exécutif de Sanofi, était l"invité d'Europe 1. 2:00
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Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Alors que 60% des principes actifs des médicaments sont aujourd'hui produits en Asie, certains craignent que l'épidémie de coronavirus n'entraîne une pénurie de médicaments. Philippe Luscan, vice-président exécutif de Sanofi, a assuré jeudi sur le plateau d'Europe 1 que le risque était nul et qu'une partie de la production était relocalisée en France et en Europe.
INTERVIEW

A l'heure où l'épidémie de coronavirus fait des ravages en Asie, certains craignent de voir l'offre de médicaments réduite. Une grande partie de la production est en effet localisée en Chine et en Inde. Philippe Luscan, vice-président exécutif, affaires industrielles globales de Sanofi était l'invité d'Europe 1, jeudi. Il s'est voulu rassurant, répétant à maintes reprises qu'il n'y aurait pas de pénurie et que son entreprise comptait relocaliser une partie de sa production en France et en Europe.

"Il faut être vigilent,  mais en ce qui concerne Sanofi [...] nous n’avons aucun risque. La situation est parfaitement maîtrisée." Philippe Luscan n'a cessé d'opposer la situation générale et celle "particulière" de Sanofi. Il a multiplié les superlatifs pour qualifier son entreprise, jouissant selon lui d'une place "exceptionnelle" puisque disposant déjà de quarante usines en Europe.

Rapatriement d'une industrie stratégique

"Nous avons annoncé cette semaine que nous allions augmenter notre capacité de production de principes actifs en Europe [...] de manière à assurer l’indépendance et la sécurité sanitaire des Européens", a ajouté le vice-président de l'entreprise. Une société regroupant six usines européennes déjà fournisseuses de Sanofi devrait voir le jour d'ici 2022, elle devrait devenir la deuxième société mondiale de production de principes actifs, sorte de matière première du médicament. 

 

Actuellement, 60% des principes actifs de médicaments sont produits dans des usines asiatiques ce qui crée les conditions d'une dépendance à l'égard de celles-ci. Mais Philippe Luscan avance qu'un mouvement de rapatriement de cette industrie stratégique est actuellement à l’œuvre. "Les prix venant d’Asie sont en train d’augmenter. Pendant ce temps, en Europe on a travaillé sur notre compétitivité industrielle."

"Nous croyons à la proximité en France et en Europe", a-t-il conclu.