Cancer du col de l'utérus : les risques liés aux vaccins vont être examinés

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B.W. avec AFP , modifié à
L'Agence européenne du médicament (EMA) a décidé d'examiner certains risques sanitaires liés à ces vaccins.

En France notamment, ces vaccins, dont le Gardasil fait partie, sont contestés par certains. L'Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé lundi sa décision de se pencher sur les vaccins anti-HPV contre les cancers du col de l'utérus, afin de "clarifier à nouveau leur profil en matière de risque".

Une demande du Danemark. En France, des plaintes ont été déposées en 2014 contre Sanofi Pasteur MSD accusant son vaccin anti-HPV d'être à l'origine de maladies auto-immunes, en particulier sclérose en plaques (SEP), parmi les vaccinées. Mais c'est à la demande du Danemark que l'EMA, basée à Londres, a engagé l'examen des vaccins. 

Elle entend se concentrer sur deux syndromes spécifiques et "rares" : le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) et le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (STOP). Le SDRC s'exprime par des douleurs chroniques affectant les membres. De son côté, le STOP est caractérisé par une augmentation du rythme cardiaque lors d'un changement de position du corps et associé à des vertiges, évanouissements, maux de tête ou faiblesse. Ces deux syndromes ont déjà été rapportés par le passé chez des jeunes femmes ayant reçu les vaccins anti-HPV mais "aucun lien causal avec les vaccins n'a pu être établi" écrit l'EMA. Ils peuvent d'ailleurs survenir chez des personnes non vaccinées. 

Un lien de cause à effet ? Mais cette nouvelle étude de l'EMA entend déterminer si les cas sont plus importants ou non parmi les femmes ayant reçu des vaccins anti-HPV. Pour cela, le Comité spécialisé de l'Agence va passer en revue les connaissances et recherches les plus récentes pour établir s'il y a plus de cas parmi les jeunes femmes vaccinées ou non et si on peut se dégager un lien de cause à effet.

En fonction des résultats de cette étude, l'EMA décidera ensuite de modifier ou non l'information sur ces produits. Mais l'Agence souligne d'ores et déjà que son "examen ne remet pas en cause les bénéfices" de ces vaccins, déjà administrés à 72 millions de personnes dans le monde pour stopper la transmission par voie sexuelle du papillomavirus (HPV). Ce virus est en effet à l'origine de lésions précancéreuses qui, au bout de plusieurs années, peuvent évoluer en cancers du col de l'utérus, et aussi cancers du canal anal ou de la gorge. Dans la plupart des pays, il est recommandé depuis plusieurs années de vacciner les jeunes filles entre 9 et 12 ans, avant leur première relation sexuelle.