Adolescents, n'essayez pas de corriger vos dents vous-mêmes !

Appareil dentaire
© Capture d'écran YouTube
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La Fédération française de l'orthodontie alerte contre un phénomène dangereux, et potentiellement viral. 

L'orthodontie est un métier qui ne s'improvise pas. Et la fabrication artisanale d'appareils dentaires peut avoir de lourdes conséquences sur la santé. C'est en substance le message de la Fédération française d'orthodontie (FFO), qui a publié vendredi dernier un communiqué alarmant sur un phénomène dangereux, et potentiellement viral.

"Do it yourself". Concrètement, les professionnels du secteur mettent en garde contre la multiplication de "tutos" d'un certain genre : des vidéos de conseils sur internet, visant à expliquer comment "corriger" soi-même ses dents. En clair, on y voit des adolescents expliquer comment fabriquer des appareils dentaires "maisons", avec des élastiques, de la colle voire du fil de pêche ou même des trombones. 

Un risque de déracinement de la dent. Intitulé "des bagues pas chères et faciles à faire" ou encore "Une femme utilise des élastiques et du caoutchouc pour redresser ses dents", ces "tutos" représentent un risque majeur pour la dentition. Bien que ces techniques puissent avoir l'effet désiré de déplacer les dents, "ses dangers sont réels et loin d'être négligeables", écrit la FFO. Et d'alerter : "l'adolescent risque en effet une infection de la gencive, mais aussi que les dents ne se déplacent pas dans le bon sens. Pire encore, l'élastique risque de remonter le long des dents, de pénétrer dans la gencive et d'entraîner ainsi le déchaussement (de déracinement) des dents, celles-ci n'étant plus retenues par l'os".

Déjà une "victime" en France. Depuis le mois de septembre, ces vidéos font fureurs aux Etats Unis et en Asie, où l'orthodontie et très mal remboursée. Certaines d'entre-elles tournent déjà autour du million de vues. En France, pour l'heure, on ne recense qu'un seul cas, un jeune de 12 ans qui a perdu deux dents et s'est présenté récemment à l'hôpital La Pitié Salpêtrière, à Paris. Mais la FFO craint une propagation fulgurante, dès les vacances de Noël. Les orthodontistes français redoutent en effet qu'il y ait un effet de groupe, qu'une mode s'installe, y compris chez des jeunes qui n'ont, au départ, aucun problème de dents.