Le don d'organes bientôt rendu automatique ?

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Eve Roger avec Noémi Marois , modifié à
SANTÉ - La famille pourrait perdre son pouvoir de décision sur le don d'organes d'un proche décédé, selon un amendement du projet de loi Santé. 

Bientôt la fin de pénurie d'organes en France ? Un amendement, adopté en commission jeudi dans le cadre du projet de loi Santé, prévoit en effet de prélever les organes d'une personne si cette dernière ne s'y est pas opposée avant son décès. Et ce même si la famille est contre. Si le nombre de personnes prélevées a augmenté de 56,5% depuis l'an 2000, le nombre de personnes en attente d'une greffe demeure en constante augmentation. Alors qu'elles étaient 9.000 en 1997, elles sont aujourd'hui près de 19.000.

Un refus dans un cas sur trois. Aujourd'hui, c'est la famille qui a le pouvoir de choisir ou non le prélèvement d'organes sur une personne décédée. La décision qui doit se prendre rapidement, qui plus est dans un moment douloureux, débouche dans un cas sur trois sur un refus. 

Registre national du refus. La mesure n'apparaît pour l'instant que dans un amendement voté par les députés en commission dans le cadre du projet de loi Santé. Mais s'il est confirmé lors des discussions de l'Assemblée à partir du 31 mars, la décision pourrait ne plus appartenir à la famille mais… au décédé. Si ce dernier ne s'est pas inscrit sur le registre national du refus avant sa disparition, le prélèvement pourra se faire sur les deux reins et le foie. 

"Une douleur en moins pour les familles". "La pénurie d'organes est presque exclusivement due au fait qu'il y a des refus de la famille", explique Jean-Louis Touraine qui est à l'origine de l'amendement. " partir des mois futurs, il sera possible de prélever et la famille en sera dûment informée bien évidemment", ajoute le député socialiste, médecin de formation. Selon lui, "cela sera une douleur de moins pour la famille". En effet, actuellement, beaucoup de familles m'ont dit que c'était douloureux pour eux de prendre une telle décision", rapporte-t-il.

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