La vaccination, nouveau cheval de bataille de Touraine

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Pour la ministre de la Santé, les personnes âgées et les professionnels de santé ne se sont pas faits assez vacciner contre la grippe.

Le chiffre est alarmant : selon les premières estimations de l'Institut de veille sanitaire (InVS), 8.500 décès supplémentaires ont été enregistrés depuis la mi-janvier par rapport à l'an passé, notamment à cause de la forte épidémie de grippe cet hiver. Les spécialistes s'accordent sur le fait que le virus a été plus virulent que d'habitude. Mais quels enseignements sont à tirer de cette surmortalité plus importante ?

Une vaccination insuffisante. Pour Marisol Touraine, la couverture vaccinale a clairement été insuffisante. "Je ne peux pas me résoudre à ce que seulement 43% des personnes de plus de 65 ans aient été vaccinées cette année". Même si le vaccin était moins efficace cette année puisque le virus avait muté (...), il protégeait néanmoins contre une partie des virus de la grippe" a déclaré jeudi la ministre de la Santé, à la sortie d'une réunion ministérielle à Matignon. La ministre juge également que les taux de vaccination ont été insuffisants chez les professionnels de santé et que "toutes les personnes en contact avec des personnes fragiles, des enfants, des personnes âgées devraient se faire vacciner".

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"Une réflexion collective, à froid". "Je ne souhaite pas polémiquer sur cette question-là. Je souhaite que nous ayons une réflexion collective, à froid, calmement, sur la manière de faire face à ces défis de la vaccination dans notre pays", a conclu Marisol Touraine.

Une mission parlementaire. Une mission sur la politique vaccinale vient d'ailleurs d'être lancée par le gouvernement alors que la France est confrontée à une baisse généralisée de la vaccination. Sandrine Hurel, députée PS de Seine-Maritime, a été chargée de "faire des propositions concrètes pour améliorer le taux d'adhésion des Français et des professionnels de santé à la vaccination" d'ici six mois.

Dans un rapport remis en septembre, le Haut Conseil de la santé publique, instance chargée d'orienter le gouvernement sur les questions de santé, dressait un constat sévère sur notre politique vaccinale,  la jugeant "illisible", "trop complexe" et "inégalitaire".

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