Grève de la carte Vitale : quelles conséquences pour les patients ?

© AFP
  • Copié
Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Les médecins poursuivent leur mouvement via une grève des télétransmissions des feuilles de soins.

Pour dénoncer la généralisation du tiers payant en 2017, les médecins ont démarré lundi une guérilla administrative en refusant de prendre les cartes Vitale des patients. L'objectif ? Engorger les services de l'Assurance maladie. "Nous entrons dans un mouvement de harcèlement et de guérilla qui va durer, à moins que le gouvernement ne recule", a prévenu dimanche Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, principal syndicat.

>>> Quelles conséquences aura cette grève sur les patients ? Europe 1 fait le point.

Tous les patients vont-ils "trinquer" ? Normalement, non. Seuls les patients pouvant assumer des remboursements tardifs pourront se voir refuser leur carte Vitale. Pour autant, cette appréciation sera forcément très subjective. "L'idée n'est pas de refuser systématiquement la carte Vitale, mais de faire une feuille de soin à la place lorsque cela ne pénalise pas le patient", assure Jean-Paul Ortiz. "Il n’est pas question de pénaliser les patients économiquement faibles. Il suffira de prendre une carte Vitale sur deux pour 'emboliser' la Sécurité Sociale !", renchérit Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France, invité d'Europe 1 lundi matin.  

>> LIRE AUSSI - Tiers-payant, tarifs : pourquoi les médecins font grève ?

Le risque d'engorgement est-il réel ? Oui. Car la Sécurité sociale, fortement informatisée, n'a plus les effectifs pour traiter un afflux de papiers. Depuis la création de la carte Vitale en 1998, le nombre d'agents chargés de traiter les feuilles de soins papier a en effet été divisé par 10.

>> Tiers-payant : Hollande promet de la simplicité

Quels retards dans les remboursements ? Dans un communiqué publié samedi, l'Assurance maladie annonce la couleur. Les patients qui se sont vus refuser leur carte Vitale devront prendre leur mal en patience puisqu'ils ne pourraient être remboursés qu'au bout de deux mois, voire plus.