80% des patients ont déjà menti à leur médecin

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Mélanie Gomez, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Une étude américaine révèle que 8 patients sur 10 ont déjà menti à leur médecin. Les principaux sujets de mensonge concernent l'hygiène de vie, et plus particulièrement la consommation d'alcool et de tabac.

Huit patients sur dix ont déjà menti à leur médecin, ou alors omis volontairement certains détails durant la consultation. Voilà la conclusion d'une étude américaine publiée dans la revue JAMA. Ces détails concernent majoritairement l'hygiène de vie (tabac, alimentation, alcool). 

"J'accentue ma douleur pour qu'il comprenne que j'ai vraiment mal." Environ 4.500 personnes - hommes, femmes adultes de tous âges - ont été interrogés pour en arriver à ces résultats. Lorsque l'on pose la question "avez-vous déjà menti à votre docteur", la réponse est presque toujours "oui", et c'est même avec soulagement que les patients racontent leurs petits mensonges. "Quand il me demande si je bois, je ne dis pas tous les soirs mais plutôt une fois de temps en temps, deux fois par mois", confie un patient sur Europe 1. "Moi, je lui mens mais j'accentue ma douleur pour qu'il comprenne que j'ai vraiment mal et qu'il fasse vraiment quelque chose", lâche un autre.

Un troisième explique mentir sur son "poids" : "Il me dit : 'Monte sur la balance. Combien ?' J'enlève deux ou trois kilos parce qu'il ne vient pas regarder." Le poids, l'alcool et le tabac, ce sont justement les sujets de mensonge les plus fréquents. Cette étude révèle également que le plus menteurs sont les plus jeunes, les femmes, mais aussi, et c'est plus inquiétant, les plus malades.

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Mieux vaut dire la vérité. Mais heureusement, comme l'explique sur Europe 1 Bertrand Boruchot, médecin généraliste à Sèvres, ceux-là il les démasque assez vite : "L'exemple qui peut être le plus parlant, c'est surtout les patients diabétiques. On les surveille régulièrement par une hémoglobine glyquée pour vérifier sur leur traitement est bien pris. Il y a parfois des patients qui reviennent avec une hémoglobine glyquée qui a non seulement pas diminué, mais a pu augmenter. Ils nous disent : 'Oui, oui j'ai bien pris mon traitement.' Après, en grattant un petit peu, on arrive à comprendre que oui, le traitement a été pris, mais pas forcément tous les jours."

Enfin, tous les médecins le disent, mieux vaut un patient qui avoue ne pas avoir été très sérieux avec ses médicaments - ils ont l'habitude - plutôt qu'un patient malade chronique qui ment mais risque de graves complications.