Tous les médecins peuvent depuis le 1er juin initier directement un traitement préventif contre le sida, la PrEP. 2:58
  • Copié
Anne Le Gall, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Depuis le 1er juin, tous les médecins peuvent prescrire la PrEP, traitement antirétroviral destiné aux séronégatifs pour éviter le risque d'infection par le virus du sida. Tout juste 40 après la première mention du virus dans un article scientifique, cette avancée devrait permettre de réduire encore les nouvelles infections. 

Tous les médecins, et notamment les généralistes, peuvent depuis le 1er juin initier directement un traitement préventif, la PrEP, destiné aux séronégatifs pour éviter le risque d'infection par le virus du sida. Hasard du calendrier, cette décision du ministère de la Santé intervient tout juste 40 ans après le premier article scientifique mentionnant le virus du sida, publié le 5 juin 1981. C'est en grande partie grâce à la démocratisation de cette thérapie antirétrovirale que les morts dues au sida ont chuté de 43% depuis 2010, bien qu'il n'existe aucun remède ou vaccin. 

Pris en comprimés, ce traitement à base d'anti-rétroviraux permet de prévenir une contamination par le VIH lors d'un rapport sexuel sans préservatif. Avant cette date, la première prescription de ce traitement, efficace à 99%, ne pouvait être faite que par des médecins de services hospitaliers qui prennent en charge le VIH, ou dans un centre de dépistage et de diagnostic. Le médecin traitant ne pouvait quant à lui que renouveler l'ordonnance. 

30.000 personnes en France utilisent déjà la PrEP

"L’idée est d’imprégner le corps avec ces produits chimiques, qui font que si on rencontre le VIH, le traitement est déjà présent dans le corps pour éviter que le virus ne s’installe", explique Marina Karmochkine  du service immuno-infectieux de l'Hôtel-Dieu à Paris. Pour elle, faciliter l'accès à ce traitement est une belle avancée. "Que tous les acteurs de santé puissent s’en emparer, c’est vraiment important. Cela permet de faire une forme de médecine préventive et d’aborder la santé sexuelle."

En France, 30.000 personnes utilisent la PrEP aujourd'hui et cette proportion devrait augmenter du fait de l'accès facilité. Mais les experts insistent sur l'importance de la prévention combinée : le fait de prendre une PrEP ne doit pas dispenser pas du recours au préservatif, qui reste la seule protection efficace contre les autres maladies sexuellement transmissible. Dans le monde, près de 32 millions de personnes sont décédées de maladies liées au sida depuis le début de l'épidémie au début des années 1980.