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William Molinié, édité par Solène Leroux , modifié à
Un sommet extraordinaire sur le Mali de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, doit se tenir ce dimanche à Accra, au Ghana. Une première réunion depuis l’annonce par la junte malienne d’un report des élections, prévues à l’origine en février prochain.
ANALYSE

Cette possible prolongation de cinq ans de la transition dans le pays ne passe pas auprès des pays africains. La Cédéao pourrait prendre de nouvelles sanctions comme le blocus des frontières, ou encore le gel des avoirs financiers du Mali. D’autant plus que sur le terrain, cette semaine, il y a eu un premier accrochage entre des agents de la société militaire privée russe Wagner et les groupes terroristes. Ce qui confirme que les mercenaires se déploient militairement dans le centre du pays. Selon les informations d'Europe 1, leur nombre est estimé entre 300 et 400. Leur quartier général se trouve sur la base 101 de l’armée malienne au nord de l’aéroport de Bamako.

Un mercenaire tué, deux blessés

Les mercenaires sont arrivés ces dernières semaines par avion en toute discrétion. Ils ont débarqué en bout de piste, sans passer par les contrôles habituels, d’où la difficulté de les recenser précisément. Le lieu de l’accrochage cette semaine entre des mercenaires russes emmenés par les forces armées maliennes et des groupes terroristes n’a rien d’anecdotique : cela s’est passé dans le centre du pays, près de Bandiagara. Un mercenaire a été tué et deux autres blessés après l’explosion d’une mine. Une attaque précisément là où la force Barkhane n’est pas engagée.

Car "la junte malienne a besoin d’une victoire symbolique avec les mercenaires de Wagner contre les djihadistes", explique un haut-gradé à Europe 1. Les Maliens évitent donc pour l’instant d’emmener les Russes dans les zones où l’armée française traque les terroristes. Bamako veut légitimer la présence russe dans le pays. Voilà aussi pourquoi Wagner s’est déployé à Tombouctou cette semaine. Une décision très stratégique, car les troupes françaises ont quitté la ville il y a moins d’un mois, après neuf années de présence.