«Vous êtes solide» : quand Donald Trump pousse Michel Barnier à continuer en politique

Dans son livre publié mercredi, l'ancien Premier ministre Michel Barnier a révélé avoir reçu des encouragements "à continuer" de la part de Donald Trump. Dans son ouvrage, le membre des LR a également dénoncé "la dérive autoritaire" d'Ursula von der Leyen à la tête de l'Union européenne.
L'ancien Premier ministre LR Michel Barnier, qui entretient le doute sur ses ambitions présidentielles, révèle avoir reçu les encouragements "à continuer" de la part de Donald Trump dans un livre publié mercredi où il dénonce "la dérive autoritaire" d'Ursula von der Leyen à la tête de l'UE.
La scène se passe à l'Elysée le 7 décembre dernier au terme de la journée de réouverture de la cathédrale Notre-Dame, à laquelle ont assisté de nombreux chefs d'Etat, dont le président américain, relate le Savoyard dans un ouvrage intitulé "Ce que j'ai appris de vous", aux éditions Calmann-Lévy.
"Puis-je vous présenter le Premier ministre ?", suggère Emmanuel Macron à Donald Trump, quatre jours après la motion de censure votée par "une coalition de l'extrême droite et la gauche" qui a fait tomber le gouvernement après trois mois à Matignon.
"Il faut continuer !"
Michel Barnier s'empresse de rectifier les propos du chef de l'Etat auprès de Donald Trump, rappelant qu'il est "ancien" Premier ministre et qu'à 73 ans il n'est "pas sûr" de poursuivre sa carrière politique. "Cela n'empêche rien ! Moi, j'en ai 78. Et puis vous êtes grand, vous êtes solide, vous vous tenez droit... Il faut continuer !", lui répond le président américain.
Michel Barnier, qui a soutenu le vainqueur Bruno Retailleau dans la récente course à la tête de LR, précise que le président nord-américain n'est pas le seul à l'avoir poussé "à continuer", citant sans les nommer "tant de personnes dont les conseils comptent plus pour moi que ceux de Donald Trump".
Dans son ouvrage, qui "résume (...) les nombreuses leçons reçues tout au long de son engagement politique", l'ancien Premier ministre ne dévoile pas pour autant ses ambitions élyséennes. Interrogé sur la présidentielle cette semaine par l'hebdomadaire Le Point, il n'écarte rien: "Je reste prêt à servir mon pays", répond-il, plaidant pour "une entreprise collective (qui) est aussi européenne".
"Une certaine dérive autoritaire"
Dans son ouvrage, l'ancien négociateur du Brexit pour l'UE affirme d'ailleurs que l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel l'a "empêché à deux reprise de devenir président de la Commission européenne".
Tout en appelant à un "réveil stratégique" de l'UE, il dénonce aussi "une certaine dérive autoritaire" de la Commission européenne depuis le président José Manuel Barroso (2004-2014), qui "est montée d'un cran encore depuis six ans avec Ursula von der Leyen".
Au sein de LR, Michel Barnier a été désigné par Bruno Retailleau président du conseil national du parti, sorte de "parlement du parti" qui doit se réunir le 28 juin à Paris.