Les vendanges ont débuté trois semaines plus tôt qu'habituellement cet été. 3:54
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Ophélie Artaud
La chaleur et la sécheresse ont aussi eu des répercussions sur les vignes. Cette année, les vendanges ont été avancées de trois semaines. Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, président de la Chambre d'Agriculture de l'Hérault et viticulteur, est revenu sur cette problématique au micro de Yohann Tritz sur Europe 1.
INTERVIEW

Cette année, les vendanges ont débuté trois semaines avant la période habituelle. En cause : les vagues de chaleur successives et la sécheresse. Une précocité qui oblige les viticulteurs à s'adapter. Jérôme Despey, secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), président de la Chambre d'Agriculture de l'Hérault et lui-même viticulteur, est revenu sur ce sujet au micro de Yohann Tritz sur Europe 1. "Depuis que je suis viticulteur, débuter les vendanges trois semaines avant la période normale, c'est une précocité jamais égalée", a-t-il souligné. 

"Il faut que l'on avance sur le sujet de l'irrigation de la vigne"

"Mes premières vendanges précoces étaient en 2003 et nous avions débuté un 13 août à cause de la sécheresse et de la canicule". Deux difficultés qui ont touché l'ensemble du territoire français de manière inédite cet été et qui obligent les viticulteurs à revoir leur manière de travailler. "Nous sommes amenés à anticiper. Même si la vigne est plutôt résistante à la sécheresse, en plus des différentes vagues de chaleur de plus en plus précoces, il y a eu un printemps assez sec qui amène à une maturité plus rapide du raisin. Il faut donc que l'on intervienne plus tôt. Ces phénomènes de sécheresse font tomber les feuilles, le raisin puise dans les réserves et vient plus rapidement à maturité, ce qui explique ces vendanges historiquement précoces", a expliqué Jérôme Despey sur Europe 1.

Selon lui, les professionnels ne vont pas avoir d'autre choix que de "s'adapter à ce changement climatique". Même si, selon lui, des solutions sont possibles. "Il faut que l'on avance sur le sujet de l'irrigation de la vigne. En France, 10% des surfaces sont irrigables alors qu'en Espagne ce chiffre monte à 46% et en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en Californie, il grimpe à 90%. Il faut travailler sur ce sujet et il faut aussi penser à stocker l'eau et à travailler sur des cépages plus résistants. Sans oublier de s'adapter pour trouver de la main d'œuvre. C'était déjà compliqué quand les vendanges débutaient en septembre mais ça l'est encore plus quand c'est début août. C'est tout un travail à faire au vu de la précocité de nos vendanges", a-t-il conclu.