Valls appelle la Hongrie à traiter chaque migrant "avec humanité"

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B.W. avec AFP , modifié à
En déplacement en Suède, le Premier ministre français, Manuel Valls, a estimé vendredi qu'on ne peut "accepter" envers les migrants ni "les propos, ni les attitudes" du gouvernement hongrois, "ni les barbelés".

Un appel à traiter "avec humanité" les migrants. C'est ce que le Premier ministre français, Manuel Valls, a demandé vendredi la Hongrie, lors de son déplacement en Suède. Ce message intervient le jour même où Budapest lance la construction d'une nouvelle clôture, à sa frontière avec la Serbie, et seulement quelques jours après l'application d'une nouvelle législation qui permet de poursuivre pénalement les réfugiés tentant de franchir la frontière.

Du "respect" pour les migrants. "Il est légitime que les pays frontières de l'Union européenne et de l'espace Schengen demandent une aide et un soutien pour protéger l'espace Schengen et les frontières. Mais on peut être choqué à la vue de ces images de femmes aux frontières de l'Europe. Chaque migrant doit être traité avec respect. On ne peut accepter ni les propos, ni les attitudes, ni les barbelés", a déclaré le Premier ministre. "Et encore moins faire le tri en fonction de la religion", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Stockholm avec son homologue suédois, Stefan Löfven.

Manuel Valls était interrogé sur les critiques croissantes à l'égard de la gestion des flux migratoires par la Hongrie, l'un des États européens à la ligne la plus dure contre l'accueil de réfugiés. Plusieurs pays, ainsi que l'ONU, ont critiqué l'intransigeance de la politique de Budapest et les violences exercées par des policiers hongrois à la frontière avec la Serbie.

Le tri des réfugiés en fonction de leur religion, "inacceptable". "Il est important qu'en Europe des voix s'élèvent pour dire que l'Europe c'est certes un marché unique (et) Schengen, mais que l'Europe ce sont des valeurs. Les valeurs comptent", a souligné le chef du gouvernement. Le Premier ministre suédois a également critiqué l'attitude hongroise. "On peut discuter des modalités de l'accueil des réfugiés, mais faire un tri et dire qu'on ne laisse pas entrer les musulmans est inacceptable. C'est franchir une ligne jaune" a-t-il dit.