Le maire qui veut interdire l'islam va être exclu de l'UMP

© JACQUES DEMARTHON / AFP
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Le maire de Venelles (Bouches-du-Rhône) s'est prononcé sur Twitter pour "interdire le culte musulman en France". Des propos "condamnés" par Nicolas Sarkozy.

"Il faut interdire le culte musulman en France". En 45 signes, Robert Chardon a signé la fin de sa "carrière" à l'UMP, jeudi soir. Le maire de Venelles, dans les Bouches-du-Rhône est depuis la cible des cadres de son parti. "J'ai demandé qu'une procédure d'exclusion soit engagée pour des propos absurdes qui ne correspondent en aucune manière aux valeurs et au projet de l'UMP", a même déclaré la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, vendredi.

Des propos "intolérables et incohérents". Une "procédure d'exclusion" de Robert Chardon est "en cours", avait annoncé peu auparavant sur Twitter, le député-maire de Nice Christian Estrosi. "Les propos du maire de Venelles sont intolérables et incohérents, il a été immédiatement suspendu", avait ajouté le maire de Nice, président de la Commission nationale d'investiture de l'UMP.

Interpellé par de nombreux internautes sur les déclarations du maire de la commune d'environ 8.000 habitants, Nicolas Sarkozy a également réagi, au cours d'échanges via son compte Twitter : "Je condamne cette proposition même si la laïcité c'est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble".

"Je vais créer un nouveau parti". L'élu incriminé appelle également à modifier la Constitution pour atteindre son objectif: "Je supprime la loi de 1905 et proclame que la République favorise la pratique de la foi chrétienne". Et il assume complètement ses propos :  "je compte aller plus loin et me présenter aux régionales et à la présidentielle", a-t-il ainsi assuré, annonçant son intention de se présenter à la primaire de l'UMP "si je reste dans le parti". "Je risque d'être exclu", avait-il reconnu, avant les réactions des cadres de son parti: "Dans ce cas, je vais créer un nouveau parti".

Dans la journée de vendredi, Robert Chardon a par ailleurs été hospitalisé d'office. Cette demande d'hospitalisation a été formulée par "un tiers compte tenu de l'incohérence de ses propos", a-t-on précisé de même source.

Le conseil municipal de Venelles a fait savoir vendredi qu'il condamnait "sur le fond et la forme" les propos du maire. "Ils ne correspondent en rien aux positions qui étaient
celles de Robert Chardon jusqu'alors, lequel a toujours fait preuve d'un attachement sans faille aux principes et valeurs républicains dans l'exercice de ses mandats", déclare dans un communiqué sa première adjointe Patricia Saez, auquel Robert Chardon, malade, a confié les affaires de la commune en décembre dernier.