Ukraine, Mercosur, Musk... Ce qu'il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron devant les ambassadeurs français
Emmanuel Macron s'est exprimé ce lundi à Paris devant les ambassadeurs français. Le chef de l’État n'a pas hésité à être offensif lors de cette conférence.
Ce lundi, Emmanuel Macron a donné un discours, comme chaque année, face aux ambassadeurs français et a donné les grands axes en matière de politique étrangère. Voici ce qu’il faut en retenir.
Selon Macron, l'Algérie se "déshonore" en retenant en détention l'écrivain Boualem Sansal, estime Macron
Pour le président français, Emmanuel Macron, a estimé que l'Algérie se "déshonore" en ne libérant pas l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté à la mi-novembre à Alger.
"L'Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d'enfants et tant d'histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n'est pas à la hauteur de ce qu'elle est", a-t-il dit devant les ambassadeurs français réunis à l'Elysée. "Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal", a-t-il ajouté.
Macron met en garde contre un "risque très important" de "régression" de l'agenda sur le climat
Le président français Emmanuel Macron a mis en garde contre une "risque très important" de "régression" dans l'effort collectif pour la protection de l'environnement et la lutte contre le réchauffement climatique avec le retour de Donald Trump à la Maison blanche.
"A la fois le président Trump menace d'une sortie de ces accords (environnementaux, ndlr) et reprend de manière décomplexée une production massive d'énergies fossiles", a-t-il relevé devant les ambassadeurs français réunis à l'Elysée. "Et donc il y a un risque très important d'une régression de notre agenda dans les mois qui viennent", a-t-il averti.
Interventions contre le terrorisme en Afrique : "On a oublié de nous dire merci", déplore Macron
La France a eu "raison" d'intervenir militairement en Afrique "contre le terrorisme depuis 2013", mais les dirigeants africains ont "oublié de nous dire merci", a déclaré Emmanuel Macron, estimant qu'"aucun d'entre eux ne serait aujourd'hui avec un pays souverain si l'armée française ne s'était pas déployée"
"C'est pas grave, ça viendra avec le temps", a ironisé le président français lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France. "Non, la France n'est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise", a-t-il plaidé.
"La messe n'est pas dite"
Le président français Emmanuel Macron a assuré que la "messe n'est pas dite" concernant la conclusion de l'accord commercial controversé entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur.
"La messe n'est pas dite (...) On continuera de défendre avec force la cohérence de nos engagements", a-t-il martelé devant les ambassadeurs français réunis à l'Elysée.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 6 décembre la conclusion des négociations en vue de cet accord, qui doit encore être ratifié.
"Ça n'est qu'une signature", a insisté le chef de l'Etat français, en rappelant avoir déjà assisté à la signature d'un tel accord au sommet du G20 d'Osaka en 2019, qui avait ensuite été "balayé parce que les mêmes qui l'avaient signé n'ont pas respecté ce qu'ils avaient dit qu'ils feraient".
Les Ukrainiens auront "à mener des discussions réalistes sur les questions territoriales"
Il a affirmé que les Ukrainiens auraient "à mener des discussions réalistes sur les questions territoriales", car "eux seuls peuvent les conduire", pour trouver un règlement au conflit provoqué par l'invasion russe en 2022.
"Les Etats-Unis d'Amérique ont à nous aider pour changer la nature de la situation et convaincre la Russie de venir à la table des négociations", tandis que les Européens auront à "construire des garanties de sécurité" pour l'Ukraine "qui seront leur responsabilité au premier rang", a estimé le président français lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France pour exposer les grandes lignes de sa politique étrangère.
L'Iran, "principal défi stratégique et sécuritaire" au Moyen-Orient
Le chef de l'Etat a estimé que l'Iran constituait le "principal défi stratégique et sécuritaire" au Moyen-Orient, et serait une question prioritaire dans le dialogue qu'il engagera avec la nouvelle administration américaine de Donald Trump.
"L'Iran, c'est le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au delà", a déclaré Macron dans un discours devant les ambassadeurs français. "L'accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture", a ajouté le chef de l'Etat français.
Il a appelé aussi à "regarder sans naïveté le changement de régime en Syrie", et promis de ne pas abandonner les combattants kurdes alliés des Occidentaux dans la lutte contre le terrorisme.
La France accompagnera "dans la durée" la transition en faveur "d'une Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ethnique, politique et confessionnelle", a-t-il affirmé à l'occasion de la conférence des ambassadeurs réunis à Paris, s'engageant à rester "fidèle" aux "combattants de la liberté, comme les Kurdes" qui combattent le terrorisme et notamment l'organisation jihadiste Etat islamique.
Aucun "répit" dans la lutte contre le terrorisme
Emmanuel Macron a appelé à poursuivre sans "relâchement", sans "répit" la lutte contre le terrorisme, à la veille du dixième anniversaire de l'attentat islamiste qui avait décimé la rédaction de l'hebdomadaire Charlie Hebdo.
"Nous savons que le terrorisme est un risque qui demeure prégnant dans nos sociétés et qui implique qu'il n'y ait aucun relâchement et une vigilance collective", a-t-il dit devant les ambassadeurs français. "Il ne faut aucun répit dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il martelé.
Trump "sait qu'il a en France un allié solide"
Donald Trump "sait qu'il a en France un allié solide, un allié qu'il ne mésestime pas", "qui croit dans l'Europe" et porte une "ambition lucide" pour la relation transatlantique, a déclaré Emmanuel Macron, à deux semaines de son arrivée à la Maison Blanche.
"De 2016 à 2020, la France a su travailler avec le président Trump", a souligné le chef de l'Etat français avant le retour du tribun populiste. "Si on décide d'être faible et défaitiste, il y a peu de chances d'être respecté par les États-Unis d'Amérique du président Trump", "à nous de savoir coopérer avec le choix qui a été fait par le peuple américain", a-t-il ajouté lors de la réunion annuelle des ambassadeurs français.
Elon Musk soutient "une nouvelle internationale réactionnaire" dénonce Macron
Le président français Emmanuel Macron a accusé sans le citer nommément le patron de X, le milliardaire Elon Musk, de soutenir "une nouvelle internationale réactionnaire" et d'ingérence dans les élections, notamment en Allemagne.
"Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d'un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne? Qui l'aurait imaginé ?", a lancé le président Macron lors d'une allocution devant les ambassadeurs français, en référence au soutien continu du milliardaire américain au parti d'extrême droite allemand, AfD.