Terrorisme : Gérald Darmanin déplore une «naïveté» européenne face au «djihadisme d'atmosphère»

Gérald Darmanin déplore une "naïveté" européenne face au "djihadisme d'atmosphère". (Illustration)
Gérald Darmanin déplore une "naïveté" européenne face au "djihadisme d'atmosphère". (Illustration) © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé jeudi à Luxembourg une "naïveté" au sein des institutions européennes face à un "djihadisme d'atmosphère" qui "permet la radicalisation" et le "passage à l'acte". 

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé jeudi à Luxembourg une "naïveté" au sein des institutions européennes face à un "djihadisme d'atmosphère" qui "permet la radicalisation" et le "passage à l'acte". "Nous devons lutter sans naïveté contre cet écosystème, contre ce djihadisme d'atmosphère", a déclaré Gérald Darmanin, à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens. Selon le ministre, "il y a encore un peu de naïveté, dans les institutions de certains pays ou de l'Union européenne, dans la façon de montrer notre autorité (...) et de manière générale dans la lutte pour ce que la France appelle la laïcité".

Des associations qui ne respectent pas les "valeurs de laïcité"

"À plusieurs reprises, j'ai alerté la Commission européenne sur le fait que les institutions européennes financent des associations sur le sol national français, pour lesquelles nous avions coupé les subventions, pour lesquelles nous procédions à des dissolutions", a-t-il poursuivi. Ces décisions ont été prises parce que ces associations "ne respectaient pas l'égalité entre les femmes et les hommes, parce qu'elles ne respectaient pas la liberté sexuelle ou la liberté religieuse, ou parce qu'elles considéraient que la laïcité française était une forme d'ennemi", a souligné Gérald Darmanin.

"À plusieurs reprises, il a fallu que je mette beaucoup d'énergie politique pour obtenir qu'on arrête de financer au niveau européen ces associations en France", a-t-il encore déploré. Paris avait notamment protesté en 2021 et 2022 contre le soutien de la Commission européenne au Femyso, une confédération européenne d'associations de jeunes musulmans, estimant qu'elle "ne correspond pas" aux "valeurs de laïcité" de la France. Cette association ne reçoit actuellement plus de fonds de la Commission, a indiqué un porte-parole de l'exécutif européen.

"Un écosystème séparatiste qui permet le passage à l'acte"

"Il s'agit de quelques associations, il ne s'agit pas de centaines de structures, mais cette naïveté, je veux le dire, malheureusement, elle entretient aussi cet écosystème séparatiste qui permet le passage à l'acte", a expliqué le ministre français. "Nous devons lutter contre tous ceux qui entretiennent cette atmosphère. Il y a des lieux de culte radicalisés, c'est vrai, peu nombreux, mais il y en a, il faut les combattre. Il y a des associations qui agissent contre les intérêts des valeurs (...) européennes, il faut les combattre", a-t-il insisté.

Les ministres européens de l'Intérieur sont réunis jeudi à Luxembourg, quelques jours après deux attentats djihadistes qui ont coûté la vie à un professeur de français à Arras et à deux supporters suédois à Bruxelles. Les ministres français, suédois, belge et allemande ont participé dans la matinée à des discussions sur la coopération en matière de lutte antiterroriste.