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L’eurodéputée française, élue sur la liste Renaissance d’En Marche ! en mai dernier, dénonce l’attitude des ses collègues français d’opposition qui, selon elle, "affaiblissent la France".

Après le camouflet subi jeudi, quand la candidature de Sylvie Goulard à la Commission européenne a été rejetée sans ménagement par le Parlement européen, le camp Macron avance la thèse du coup politique. Le président de la République lui-même a dénoncé les "petitesses" de certains eurodéputés. "La France a été l’otage d’enjeux politiques qui ont dépassé la personnalité de Sylvie Goulard", a abondé l’eurodéputée Fabienne Keller vendredi matin sur Europe 1

Pour l’ancienne maire de Strasbourg, élue sur la liste Renaissance, celle d’Emmanuel Macron, en mai dernier aux européennes, "il y avait clairement la volonté de faire payer la France pour le fait que le candidat hongrois du parti Fidesz, le parti au pouvoir (et celui du Premier ministre Vikotr Orban, ndlr), a été écarté". Mais un autre facteur a joué, selon elle : "Il y a eu l’alliance d’opposition nationale française - LFI, Les Républicains, le Front national - qui n’ont pas mâché leurs mots au moment des auditions", déplore-t-elle.

"L’arrogance ? Non !"

Pourtant, selon Fabienne Keller, Sylvie Goulard avait toute légitimité pour être commissaire européenne. "Il y avait un équilibre trouvé au moment du Conseil Européen. Mme von der Layen, allemande, PPE, donc au centre droit, présidente de la Commission et puis les autres postes répartis", rappelle l’élue. "La présence de la France était assurée à travers un portefeuille tout à fait légitime pour Mme Goulard, compte tenu de ses grandes compétences. D’ailleurs, personne n’a remis en cause ses compétences techniques sur la finance, les entreprises, sur le numérique... Et c’est une grande Européenne ! Mais ça n’était pas le sujet."

Cela suffit, pour Fabienne Keller, à balayer l’argument de la fameuse arrogance française à Bruxelles, que Sylvie Goulard aurait payé. "L’arrogance ? Non ! C’était la juste place de la France, et elle est remise en cause", déplore l’eurodéputée. "Et cela n’est pas acceptable, surtout quand ce sont des Français eux-mêmes qui nous affaiblissent."