Publicité
Publicité

Sur TF1, Macron joue la carte de la proximité avec les Français

Margaux Baralon - Mis à jour le . 2 min
Emmanuel Macron a répondu pendant une heure, jeudi, aux questions de Jean-Pierre Pernaut.
Emmanuel Macron a répondu pendant une heure, jeudi, aux questions de Jean-Pierre Pernaut. ©

Souvent taxé de "président des riches", plus occupé à théoriser la politique qu'à se préoccuper des problèmes du quotidien, Emmanuel Macron a tenu à inverser la tendance, jeudi, sur TF1.


C'est ce qui s'appelle adapter la forme au fond. En choisissant de répondre aux questions de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 un jeudi à 13 heures , Emmanuel Macron savait qu'il serait confronté à des questions très terre à terre, sur cette "vie quotidienne" que le présentateur vedette de la chaîne s'attache à décrire au fil de ses journaux télévisés. Le président, plus habitué à égrener les concepts philosophiques et les citations dans de longues phrases, a quelque peu modifié sa façon de s'exprimer pour coller au cadre de cette intervention. Tout en conservant certains éléments récurrents de sa rhétorique.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Ferme et en même temps à l'écoute. Parmi ceux-là, sa faculté d'écoute. Tout au long de l'interview, Emmanuel Macron a répété qu'il "entendait" la colère des Français sur des sujets divers, comme la hausse de la CSG pour les retraités. "Je ne suis pas toute la journée enfermé à l'Élysée", a-t-il dit en guise de préambule. "On m'écrit beaucoup, je lis. Il y a des inquiétudes, elles sont légitimes et je les entends." Adoptant régulièrement un ton conciliant, que ce soit vis-à-vis des seniors, des professionnels de santé ou des cheminots, le chef de l'État a néanmoins tenu bon sur le fond. Il a ainsi réaffirmé qu'il fallait "aller au bout" de la réforme de la SNCF , assumé les opérations policières d'évacuation à Notre-Dame-des-Landes et assumé les "efforts" demandés aux retraités.

Pas de fracture. En venant sur TF1, Emmanuel Macron prenait surtout acte d'une menace : celle d'une fracture entre la France des cadres, qui soutient majoritairement sa politique, et la France plus populaire, qu'il ne parviendrait pas à convaincre. Une large partie de ses réponses a donc été consacré à, précisément, nier cette fracture. Rappelant qu'il était le "président de tous les Français", et non celui des riches, le chef de l'État a par exemple adapté sa métaphore des "premiers de cordée". "Certains pensent que pour que la cordée tienne, il suffit que les premiers galopent. Ce n'est pas vrai", a-t-il lâché. Autrement dit, Emmanuel Macron n'entend pas gouverner uniquement pour la France qui gagne.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Proximité. Dans sa manière de parler aussi, le président a tenté de jouer la carte de la proximité. Lui qui emploie régulièrement des termes issus d'un langage soutenu a, cette fois, préféré s'en tenir à un vocabulaire simple, n'hésitant pas à esquiver quelques négations et redoubler certains sujets. Surtout, il s'est attaché à parler à la seconde personne du pluriel, s'adressant aux Français et non à Jean-Pierre Pernaut. Exemple parlant sur les retraités touchés par la hausse de la CSG : "Vous avez cotisé toute votre vie mais pour payer la retraite de vos aînés, pas la vôtre, c'est la beauté du système français", a-t-il expliqué. "Attendez le mois de novembre, vous aurez un tiers de taxe d'habitation en moins."